Egypte : l’armée a refusé le plan de sortie des Occidentaux
Les Etats-Unis et l’Union européenne auraient continué d’envoyer des messages coordonnés au général Sissi et au vice-président Mohamed El Baradei pendant la fête de l’Aid El Fitr, qui s’est terminée dimanche, selon des diplomates occidentaux cités par l’agence Reuters. «Nous avions un plan politique sur la table, qui avait été accepté par l’autre partie (les Frères musulmans)», a affirmé à Reuters l’envoyé de l’UE Bernardino Leon, qui a mené la tentative de médiation au côté du Secrétaire d’Etat adjoint américain William Burns.
Le plan prévoyait d’établir des mesures de confiance comme la libération de prisonniers puis une sortie honorable pour Morsi, une constitution amendée et de nouvelles élections l’année prochaine, indique Reuters.
Selon la même source, les derniers messages des médiateurs ont été envoyés quelques heures avant le début de l’intervention mais l’armée égyptienne ne semble pas avoir cru aux promesses des Frères musulmans. «Ils disent une chose aux médiateurs et disent autre chose à leur partisans», a indiqué une source militaire à Reuters.
Pressions économiques à venir ?
Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a fermement condamné l’état d’urgence décrété par l’armée égyptienne et les diplomates occidentaux cités par Reuters ont prévenu le Caire que le pouvoir aura besoin d’un large soutien de la communauté internationale – et particulièrement celui du FMI – pour s’attaquer au redressement de l’économie, alors que les réserves de change de l’Egypte fondent comme neige au soleil. Et ce malgré les promesses de dons (12 milliards de dollars) de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis et du Koweit, faites à l’armée égyptienne afin de faire face aux pénuries «imminentes» en essence et en farine.