Deux policiers israéliens tués par balles à Jérusalem, arrestation du mufti

Trois Arabes Israéliens ont tué vendredi par balles deux policiers israéliens dans la vieille ville de Jérusalem, avant d’être pourchassés et abattus sur l’esplanade des Mosquées, un des incidents les plus graves dans ce secteur au coeur du conflit israélo-palestinien.

Quelques heures après l’attaque, la police israélienne a arrêté le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, alors qu’il était réuni avec d’autres Palestiniens dans la vieille ville pour dénoncer la fermeture de l’esplanade des Mosquées, selon ses proches.

Cette esplanade, troisième lieu saint de l’islam, a été fermée après l’attaque anti-israélienne par la police qui a également annulé les prières du vendredi sur ce site ultra-sensible situé à Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël.

Pour tenter d’éviter une escalade, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas ont eu une conversation téléphonique, un entretien rare depuis la suspension des négociations de paix en 2014.

M. Abbas a exprimé "son rejet de tout acte de violence d’où qu’il vienne" alors que M. Netanyahu "a appelé au calme".

Il s’agit de la première attaque à l’arme à feu commise depuis des années dans la Vieille ville soulignent les commentateurs, alors que depuis octobre 2015, Israël et les territoires palestiniens ont surtout été marqués par des attaques à l’arme blanche perpétrées en majorité par des Palestiniens qui agissaient seuls.

Deux policiers grièvement blessés dans l’attaque ont succombé plus tard alors qu’un troisième policier a été légèrement blessé, a indiqué la police.

Les policiers tués sont Hayel Satawi (30 ans) et Kamil Shanan (22 ans), tous deux membres de la minorité arabe druze d’Israël, très présente dans la police et l’armée.

– ‘Extrêmement grave’ –

Selon la police et le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, les trois assaillants sont des Arabes israéliens, originaires de la ville de Oum el-Fahm (nord). Ils ont été identifiés comme Mohamed Jabarine (29 ans), Abdel Latif Jabarine (19 ans), Mfadal Jabarine (29 ans).

Vers 07h00 locales (4h00 GMT), ils ont ouvert le feu sur des policiers près d’une porte de la Vieille ville avant de s’enfuir vers l’esplanade des Mosquées où ils ont été abattus par les forces de l’ordre, selon la police.

Sur les images d’une vidéo tournée sur l’esplanade et diffusée dans les médias israéliens et palestiniens, un échange de tirs nourris est audible.

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948. Ils ont la nationalité israélienne et représentent 17,5% de la population de l’Etat hébreu.

Le ministre israélien de la Sécurité publique Gilad Erdan a qualifié l’attaque d’"extrêmement grave".

"Nous devrons réévaluer toutes les dispositions de sécurité sur le mont du Temple et ses environs. J’appelle les leaders de chaque côté à (…) maintenir le calme à Jérusalem", a-t-il ajouté.

L’esplanade est révéré par les juifs comme le mont du Temple.

Après des consultations avec des responsables de sécurité, M. Netanyahu a décidé que l’esplanade des Mosquées "serait fermée aujourd’hui en raison de considérations de sécurité", selon un communiqué de ses services.

– Prières annulées –

Selon les médias israéliens, c’est la première fois depuis 2000, au moment de l’explosion de la deuxième intifada, le soulèvement palestinien, que les prières du vendredi sont annulées.

"Il n’y a pas de raison de fermer la mosquée pour la prière du vendredi", a déclaré à la presse le mufti de Jérusalem Mohammed Hussein, chargé des lieux saints musulmans de Jérusalem, peu avant d’être arrêté.

"Une unité spéciale de la police a arrêté le cheikh" près l’esplanade des Mosquées", a dit Khaled Hamo, un de ses gardes du corps.

"Nous ne savons rien sur mon père qui a été amené à un poste de police" à Jérusalem-Est annexée et occupée, a dit son fils, Jihad Hussein. "J’étais avec lui, il n’a rien fait et je ne sais pourquoi ils l’ont arrêté".

Les autorités palestiniennes à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont condamné les dernières mesures israéliennes.

Le porte-parole du mouvement islamiste Hamas, Sami Abou Zohri, a estimé que l’attaque était "une réponse naturelle au terrorisme sioniste et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa".

"Le statu quo sera préservé", a indiqué pour sa part Benjamin Netanyahu, dans une tentative de rassurer les Palestiniens.

Selon un statu quo en vigueur depuis des décennies, les juifs sont autorisés à visiter l’esplanade mais pas à y prier.

Depuis octobre 2015, Israël et les Territoires palestiniens sont en proie à des violences qui ont causé la mort de 280 Palestiniens, 44 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Érythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l’AFP.

La majorité des Palestiniens tués sont des assaillants ou assaillants présumés, souvent jeunes, agissant seuls et armés de couteaux.

afp

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