Deux adolescentes de 13 ans avaient planifié le meurtre d’une famille
« C’est une affaire hors norme », a commenté le procureur de Narbonne. Deux collégiennes ont été arrêtées alors qu’elle mettaient leurs projets criminels à exécution, agressant au couteau le petit frère de 6 ans de l’une d’entre elles.
"Il s’agit d’un dossier hors norme", a indiqué mardi 8 avril le procureur de Narbonne, David Charmatz. "C’est la première fois que mes collègues et moi-même avons affaire à une tentative d’assassinat fomentée par deux jeunes filles à un âge aussi précoce ».
La stupéfaction est d’autant plus grande que le procureur et les gendarmes chargés de l’enquête n’ont, selon leurs propres dires, aucune explication valable à ce projet. Mais les preuves sont accablantes, tout comme leur détermination. Au point même que, devant les enquêteurs, les deux adolescentes sont apparues détachées, comme inconscientes de la gravité de cette situation.
Elles passent à l’acte le 28 mars
Dans ce tandem, les autorités ont commencé à cerner les rôles respectifs. L’une, scolarisée en 5e, a répété à plusieurs reprises, devant témoins sa volonté de tuer ses parents et son petit frère. L’autre, en 6ème, serait devenue le bras armé de ce projet macabre. Amies depuis environ un an, les deux élèves du collège Jules-Ferry de Narbonne, l’un des plus importants de la ville, ont commencé par coucher leur plan sur papier et fomenté son exécution par SMS.
C’est le 28 mars, juste après les cours, qu’elles sont passées à l’acte. Dans la chambre la première, un piège a été tendu à son petit-frère, âgé de 6 ans. Une fois entré dans la pièce, le garçonnet reçoit un coup de couteau dans la nuque, assené par l’amie de sa sœur. Les parents, présents dans la maison à ce moment-là, conduisent le petit garçon chez le médecin. Mais à aucun moment ils ne mesurent la réelle ampleur de ce qu’il vient de se dérouler.
L’hôpital alerte les autorités
Après avoir reçu un point de suture dans un premier temps, le jeune garçon rentre chez-lui. Mais la blessure est en fait plus sérieuse qu’il n’y paraît. Profonde de 3 cm, elle a entraîné une lésion de la dure-mère, cette membrane qui protège le cerveau. L’état de santé du garçon, pris de vomissements et de migraines, se détériore rapidement.
L’enfant est admis aux urgences deux jours plus tard, au service neurochirurgie de Montpellier, où ses jours ne seront jamais mis en danger. C’est à cet instant que l’hôpital a signalé les faits au parquet. L’enquête diligentée conduira rapidement à la mise en examen des deux collégiennes pour tentative d’assassinat. Des poursuites extrêmement rares pour de si jeunes mineures. Elles ont été placées sous contrôle judiciaire, et éloignées l’une de l’autre. D’après Midi libre, chacune est désormais prise en charge dans un foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse, hors de l’Aude.