Des hélicoptères de l’ONU et de la France tirent sur le palais et la résidence de Laurent Gbagbo
Les forces de l’ONU et de l’opération française « Licorne » ont tiré lundi après-midi sur le palais et la résidence du chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo, a annoncé l’ONU.
"Nous avons lancé l’opération destinée à protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l’ONU", a-t-il précisé.
Ces attaques interviennent quelques heures après l’annonce par le gouvernement du président élu Alassane Ouattara du lancement de l’assaut final contre les dernières positions du président sortant.
A Paris, la présidence française a confirmé que les troupes françaises avaient lancé avec l’ONU des attaques pour neutraliser les armes lourdes utilisées par le camp Gbagbo contre les populations civiles, conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU.
"Le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) a demandé le soutien des forces françaises à ces opérations. Le président de la République (Nicolas Sarkozy) a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces françaises" de l’opération Licorne "à participer aux opérations conduites par l’Onuci en vue de la protection des civils", a indiqué un communique de l’Elysée.
De son côté, l’Etat-major des armées a souligné que l’intervention des militaires français avait pour objectif de "neutraliser des armes lourdes positionnées dans des casernes et des détachements de véhicules blindés équipés de canons et de lance-roquettes" dans différents quartiers d’Abidjan.
Après avoir augmenté les effectifs de ses forces en Côte d’Ivoire, portés désormais à 1.650 hommes, la France a entamé lundi le regroupement de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à Port-Bouët où plus de 1.650 ressortissants étrangers s’y sont réfugiés.
La communauté française compte environ 12.200 personnes en Cô te d’Ivoire, dont 11.800 à Abidjan.
Quelques heures avant les frappes, plusieurs personnes, dont deux Français, ont été enlevées par des hommes armés à l’hô tel Novotel, situé dans un quartier contrô lé par le camp Gbagbo, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
Les forces de Ouattara, qui ont lancé une grande offensive pour tenter de chasser du pouvoir Laurent Gbagbo qui refuse de reconnaitre sa défaite à l’élection présidentielle du 28 novembre, ont rencontré une résistance farouche autour du palais présidentiel et du siège de la télévision, gardés par 3.000 gardes républicains et des centaines de "Jeunes patriotes" qui ont formé une chaîne humaine. -(MAP)-