Des dizaines de milliers d’Israéliens paradent pour célébrer la prise de Jérusalem-Est

Des dizaines de milliers d’Israéliens défilaient dimanche après-midi pour célébrer la "Journée de Jérusalem", commémorant la prise par leur armée lors de la guerre des Six Jours en 1967, de la Vieille ville, alors sous contrôle jordanien.

Cette marche traditionnelle, qualifiée de "danse des drapeaux" réunit essentiellement des jeunes religieux nationalistes venus de tout le pays.

Elle se termine par une cérémonie au Mur des Lamentations, situé sous l’enceinte de l’esplanade de Mosquées.

Environ 3.000 policiers étaient déployés dans la ville, notamment dans le quartier musulman de la vieille ville, a indiqué un porte-parole de la police.

La plupart des commerces dans le quartier musulman avaient fermé, a constaté une journaliste de l’AFP.

"Nous sommes venus pour fêter cette journée. C’est du sionisme et c’est pour renforcer le lien avec nos origines et avec le pays", a affirmé à l’AFP Rina Benchimol, la quarantaine, venue de Kfar Tavor (nord) avec son mari et ses trois enfants pour participer à cette marche.

Des affrontements avaient opposé plus tôt Palestiniens et policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées, après la visite de nationalistes juifs sur ce site ultrasensible.

Troisième lieu saint de l’islam, également révéré par les juifs comme leur site le plus sacré, l’esplanade des Mosquées se trouve à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée depuis 1967 par Israël, qui l’a ensuite annexée. Les forces israéliennes contrôlent tous ses accès et y pénètrent en cas de troubles.

Les juifs sont autorisés à venir sur le site pendant des heures précises, mais ne peuvent pas y prier, pour éviter d’attiser les tensions.

Quelque 1.200 nationalistes juifs s’y sont rendus dimanche matin, selon le directeur de la mosquée d’Al-Aqsa et une organisation juive gérant ces visites. La police israélienne qui interdit d’ordinaire les visites aux juifs sur l’esplanade durant les dix derniers jours du mois de jeûne musulman de ramadan, les a exceptionnellement autorisées dimanche.

Colère des Palestiniens

Cela a provoqué la colère de fidèles palestiniens, qui se sont barricadés dans la mosquée Al-Aqsa, d’où ils ont jeté des chaises et des pierres sur les forces de l’ordre, avant d’être dispersés, a rapporté la police israélienne dans un communiqué.

Selon le Waqf, la fondation musulmane sous contrôle jordanien qui administre l’esplanade des Mosquées, la police a utilisé des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

D’après le directeur de la mosquée Al-Aqsa, Omar Kaswani, 45 personnes ont été blessées, dont une grièvement, et sept arrêtées. "C’est une violation du statu quo" a-t-il dénoncé à l’AFP, parlant des visites.

La Jordanie a dénoncé "des violations flagrantes par Israël" sur le site d’Al-Aqsa, évoquant des "intrusions provocatrices d’extrémistes", qui ont "agressé des fidèles et des cadres du Waqf". Dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères a précisé avoir adressé une note à Israël pour qu’il mette fin à "ses pratiques provocatrices" dans les lieux saints.

Le calme est revenu, a déclaré de son côté le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld à l’AFP.

Pour sa part, le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a assuré dans un communiqué que les autorités avaient tout fait pour laisser le site ouvert "à tous ceux qui souhaiteraient le visiter, notamment lors d’un jour spécial comme aujourd’hui".

Les Israéliens célèbrent dimanche la "réunification" de Jérusalem, capitale "indivisible" d’Israël, a précisé le ministre, en référence à la prise par Israël de la partie orientale de la ville lors de la guerre de 1967.

L’annexion n’est pas reconnue par la communauté internationale, qui considère Jérusalem-Est comme occupée. Les Palestiniens veulent faire de la partie orientale de la ville la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Vendredi, plus de 200.000 fidèles musulmans se sont rassemblés sur l’esplanade des Mosquées pour la dernière grande prière du vendredi de ramadan. La prière s’est déroulée sans incident.

Jérusalem catalyse les tensions du conflit israélo-palestinien. Le processus de paix est enlisé depuis des années.

L’administration du président Donald Trump a ulcéré les Palestiniens par une série de mesures pro-israéliennes, dont la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en rupture avec des décennies de consensus international

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