Défilé du 14 juillet : le ministre Le Drian défend la présence contestée de militaires algériens
Pour la première fois, l’Algérie participera aux cérémonies du 14 juillet. Trois militaires algériens seront présents lors d’une animation initiale sur la place de la Concorde,
"Le président de la République a invité 80 délégations étrangères représentant les peuples qui ont combattu au cours de la Grande Guerre, dont près de 130.000 Maghrébins", a-t-il dit dans une interview au Monde publiée samedi.
"Plus de 25.000 ont laissé leur vie en France pour la liberté de notre pays. C’est un moment de mémoire et d’apaisement et il est normal que les Algériens soient présents alors que nombre de leurs pères ou de leurs grands-pères sont morts pour que la France reste la France. Le contraire aurait été choquant", a ajouté Yves Le Drian.
Un collectif "Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014" s’oppose à l’invitation de l’armée algérienne.
Les pieds noirs et les harkis ont dénoncé avec virulence cette présence. " Le président de la République a fait le choix d’une démarche idéologique qui n’a pour seul résultat que d’aviver les blessures et les fractures de la nation et de marquer le mépris de l’Etat pour la douleur et les souffrances des pieds-noirs et des harkis. "
Du côté des anciens combattants, l’Union nationale des combattants (UNC) s’interroge sur l’opportunité de cette décision. " Si l’UNC est favorable à ce que les descendants de ces combattants soient honorés, elle s’interroge sur l’opportunité de la présence de militaires algériens et du drapeau de ce pays sur les Champs-Elysées. N’est-ce pas une insulte pour les familles de ceux que les terroristes ont massacrés du seul fait de leur implication dans ces conflits ? ", écrit UNC.
Dans un communiqué, le Front national s’était insurgé contre cette participation. D’après le FN, "la présence de l’armée nationale algérienne pose un problème politique et un problème moral grave".
Selon l’entourage du secrétaire d’État aux anciens combattants, Kader Arif, « il ne faut pas mélanger les conflits, il ne s’agit pas de la guerre d’Algérie ».