Depuis la première arrivée dans cette rude ascension pyrénéenne, en 1998, tous les coureurs qui y ont levé les bras ont par la suite remporté la Grande Boucle.
Après Marco Pantani cette année-là, Lance Armstrong a sévi par deux fois sur ses pentes (2002 et 2004) et Alberto Contador leur a succédé en 2007.
Le plateau de Beille devrait être un premier tournant dans la bagarre entre les ténors, au terme d’une étape de 168,5 km qui compte au total six cols répertoriés au classement de la montagne.
Après le statu quo enregistré vendredi, l’incertitude demeure sur l’état de forme de Contador, légèrement distancé jeudi à Luz-Ardiden.
L’Espagnol, triple vainqueur du Tour, a encore fait part d’une "légère gêne" au genou droit après l’étape vendredi, mais a dit espérer être rétabli pour se mêler à la bagarre dans ce "col très dur" où il avait brillé il y a quatre ans.
"C’est une étape parfaite pour reprendre du temps, mais seulement si on est en forme", a dit le leader de la Saxo Bank, qui a jugé que les frères Schleck seraient sans doute contraints d’attaquer pour tenter de se mettre à l’abri avant le contre-la-montre de Grenoble, dans une semaine.
"Hier (jeudi), c’est un peu comme s’ils avaient perdu une occasion de gagner du temps sur des coureurs comme par exemple Evans, qui est très solide en montagne et très fort dans le contre-la-montre. Du coup, il leur faudra sans doute bouger demain (samedi)."
CADEL EVANS SUR SON TERRAIN ?
Fr„nk Schleck, qui a repris du temps à tous les autres favoris à Luz-Ardiden, a cependant dit n’avoir pas de pression.
"Il faut prendre toutes les occasions qui se présentent: si c’est demain, on le fera. Si ce n’est pas le cas ce sera un autre jour."
De son côté, son cadet Andy juge le plateau de Beille moins dur que la montée vers Luz-Ardiden, mais le parcours de l’étape plus usant.
"Beille c’est dur, mais ce qui rend l’étape dure ce sont les montagnes auparavant. (La montée du plateau) est longue, mais le pourcentage n’est pas trop important. Je pense que c’est une montagne qui convient pour des coureurs comme Cadel. Mais on va tout essayer pour prendre du temps."
De fait, l’Australien Cadel Evans fait figure d’épouvantail au départ de Saint-Gaudens, en embuscade à la troisième place du classement général.
John Lelangue, manager de son équipe BMC, dit s’attendre à un "feu d’artifice", sans préciser qui allumera la mèche.
"C’est une étape qui convient bien à Cadel", s’est borné à dire le Belge.
"Avec le Portet d’Aspet au début et la succession de petites routes, de montées, de descentes, ça impliquera une course nettement plus nerveuse (que jeudi)", a-t-il ajouté, jugeant que le parcours pourrait sourire à son protégé.
"Dès qu’on est dans ce type de montagne, avec plus de nervosité, des cols un peu moins longs mais qui restent durs, forcément, ça lui convient bien."
Reste à savoir si cette observation se vérifiera, et si la prophétie du plateau de Beille, à nouveau, se réalisera.