"C’est la seule voie pour contourner le blocus au Conseil de sécurité", a déclaré à la presse Carla Del Ponte, membre de la commission, en allusion au rejet jusqu’ici par Moscou et Pékin de toute saisine de la Cour pénale internationale sur ce dossier.
Elle a affirmé que les troupes du gouvernement, les milices du groupe terroriste "Etat islamique" (EI) et d’autres groupes armés "s’en prennent sans scrupules à la population civile et n’hésitent pas à commettre des crimes de guerre".
Depuis 2011, la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie récolte des preuves afin de pouvoir traduire en justice les responsables des atrocités et des violations du droit international. "Ces preuves ne vont pour l’heure que dans des archives", a déploré Mme Del Ponte, tout en assurant que les enquêteurs internationaux "sont en contact avec toutes les parties, y compris le régime de Damas".
"Tous les six mois, nous rédigeons un rapport destiné au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Nous attendons de voir enfin la constitution d’un tribunal", a-t-elle ajouté.
La poursuite de la guerre représente un échec profond de la diplomatie, a affirmé mardi le président de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie. Paulo Pinheiro a accusé les puissances extérieures de nourrir l’escalade de la violence.
Le président de la commission d’enquête, Paulo Pinheiro, avait critiqué en juin "l’attitude équivoque" des Etats influents face au conflit syrien, en affirmant que "la poursuite de la guerre représente un échec profond de la diplomatie".
L’inaction de la communauté internationale a provoqué un sentiment de totale impunité parmi tous les belligérants, a regretté l’expert de l’ONU. "Ceux qui portent la responsabilité des crimes commis contre les Syriens ne craignent aucune conséquence", a dit M. Pinheiro.
Dans son rapport au Conseil des droits de l’Homme, la commission d’enquête a pressé à nouveau les membres du Conseil de sécurité de l’ONU "d’ouvrir une voie vers la justice pour les victimes et de saisir la justice internationale de la situation en Syrie".