Craintes d’un « bain de sang » au Sri Lanka, plongé dans la crise politique
La crise politique au Sri Lanka est susceptible de dégénérer en « bain de sang » si le Parlement n’est pas consulté dans la confrontation au sommet de l’État, s’est inquiété lundi le président de cette assemblée après le limogeage contesté du Premier ministre.
Dénonçant son renvoi comme inconstitutionnel, Ranil Wickremesinghe se maintient cependant au pouvoir et refuse de quitter sa résidence officielle à Colombo, malgré les menaces d’en être évacué manu militari.
Il réclame une session d’urgence du Parlement pour prouver qu’il y détient toujours la majorité. Mais le président a suspendu l’assemblée jusqu’au 16 novembre.
"Nous devrions résoudre (cette crise) à travers le Parlement, mais si nous la portons dans la rue, il y aura un énorme bain de sang", a déclaré à des journalistes le président du Parlement Karu Jayasuriya après une visite au haut clergé bouddhiste à Kandy (centre).
Washington a appelé dimanche M. Sirisena à "reconvoquer immédiatement le Parlement". Puissance régionale et influent voisin, l’Inde pousse également en ce sens, selon des sources diplomatiques indiennes contactées par l’AFP.
La confrontation a fait un mort dimanche, un homme de 34 ans tué par balles lorsque qu’un garde du corps du ministre du Pétrole, soutien de M. Wickremesinghe, a tiré sur une foule hostile tentant de prendre le responsable en otage.
Accusé d’avoir ordonné à son service de protection d’ouvrir le feu, le ministre Arjuna Ranatunga a été arrêté lundi.
A Colombo, la tension régnait. Les congés ont été annulés dans la police. Plusieurs législateurs proches de M. Wickremesinghe ont menacé de troubles dans les rues si le Parlement n’était pas réuni derechef.