Coup de théâtre: le gouvernement français démissionne, Manuel Valls reconduit

François Hollande a demandé lundi matin à Manuel Valls de former un nouveau gouvernement. L’annonce intervient au lendemain des discours d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon qui ont demandé une autre politique économique.

Manuel Valls a présenté lundi la démission de son gouvernement, acceptée par le président de la République François Hollande, qui l’a aussitôt chargé de former une nouvelle équipe, annonce l’Elysée dans un communiqué.

"Le chef de l’Etat lui a demandé de constituer une équipe en cohérence avec les orientations qu’il a lui-même définies pour notre pays", dit le texte.

"La composition du nouveau gouvernement sera annoncée mardi", précise encore le communiqué.

Le Premier ministre, qui avait remplacé Jean-Marc Ayrault le 31 mars, au lendemain de la déroute aux municipales, afin de ramener de l’autorité à Matignon et de la cohésion au sein de l’exécutif, a pris une décision radicale après un week-end marqué par les critiques des deux ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

Manuel Valls s’était donc "décidé à agir" dimanche, selon son entourage, après avoir entendu ces deux membres de son gouvernement dénoncer la "politique d’austérité" pilotée par le couple exécutif.

Le Premier ministre a estimé que son ministre de l’Economie avait "franchi une ligne jaune" et devait le recevoir dans la journée de lundi pour une explication qui s’annonçait d’autant plus musclée qu’Arnaud Montebourg n’a en rien tempéré ses critiques.

Le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, a déclaré lundi "ignorer" s’il allait devoir quitter le gouvernement après ses critiques virulentes contre la politique économique, assurant qu’il ne se "plaçait pas" dans l’hypothèse d’un départ.

A la question de savoir s’il serait encore ministre après cet entretien, Arnaud Montebourg a répondu lundi sur Europe 1 : "Je l’ignore".

Quant à quitter de lui-même un gouvernement dont il fustige la politique économique alors qu’il est censé la mettre en œuvre, il a dit ne pas se "placer pas dans cette hypothèse" et a défendu sa liberté de parole dans une forme de mise en garde contre la censure du débat.

"Je ne crois pas qu’on puisse réprimander un ministre qui apporte des propositions à la discussion collégiale, en y associant les Français", a-t-il dit, se réfugiant derrière la nécessité de "convaincre" pour faire changer la politique menée en France.

Benoît Hamon, ministre de l’Education qui a joint sa voix aux critiques d’Arnaud Montebourg, pourrait également faire les frais de cette remise en ordre de bataille.

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