Les autres personnes sont une proche de M. Pieri interpellée avec lui à son domicile et deux employés d’une société visée par l’enquête, a précisé à l’AFP Caroline Tharot, procureure de la République de Bastia, confirmant une information de France 3 Via Stella.
Les arrestations ont été menées mardi matin en Haute-Corse par l’antenne bastiaise de la police judiciaire et concernent une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Bastia des chefs d’abus de biens sociaux et de recel d’abus de biens sociaux, selon la procureure.
"La perquisition chez M. Pieri a amené à la découverte incidente d’armes, notamment d’armes de poing", a indiqué Mme Tharot.
Il s’agit d’une affaire de droit commun concernant l’usage de service sans rémunération, selon plusieurs sources concordantes.
L’association de défense des prisonniers corses Sulidarita a appelé sur les réseaux sociaux à "se rassembler immédiatement devant le commissariat de Bastia" où les quatre personnes sont en garde à vue.
Le président indépendantiste de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni s’est rendu devant le commissariat à la mi-journée où quelques militants étaient réunis et a précisé à l’AFP qu’"un rassemblement auquel il compte participer aura lieu à 14H30 au même endroit", sans vouloir faire d’autres commentaires.
En septembre 2018, Charles Pieri, figure controversée du nationalisme corse, a été condamné à 15.000 euros d’amende et à la confiscation des scellés dont son ordinateur pour un message insultant la veuve du préfet Erignac posté sur un compte Facebook lui étant attribué.
Le militant indépendantiste est apparu à l’été 2018 comme une pomme de discorde entre les deux chefs de file de la majorité nationaliste qui dirigent les institutions corses. Gilles Simeoni avait en effet refusé de prendre part à un débat animé par M. Pieri début août lors des journées nationalistes de Corte, tandis que Jean-Guy Talamoni, son ancien avocat, restait proche de lui.
Charles Pieri a déjà été condamné en appel en 2001 à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, en 2005 à 10 ans de prison – ramenés à 8 en appel – pour notamment "extorsion de fonds" et "association de malfaiteurs" puis en 2011 à un an de prison pour port d’arme. En juillet 2013, il a été une nouvelle fois condamné pour détention illégale d’armes à deux ans de prison.