La Cité du Vatican, le plus petit Etat du monde, où réside le pape François, a annoncé vendredi son premier cas de coronavirus.
Il a été détecté dans le modeste centre médical, situé non loin d’une des portes d’accès au territoire de ce micro-Etat, qui accueille en temps normal des habitants, des employés ou des retraités du Vatican, dont des membres du clergé.
Vendredi, il a provisoirement mis fin à toutes les consultations « pour assainir les locaux après la découverte hier d’un cas positif de Covid-19 sur un patient », a annoncé le Saint-Siège.
La Cité du Vatican, en grande partie enserrée derrière des murs élevés de part et d’autre de la place Saint-Pierre, s’étend seulement sur 44 hectares (0,44 km2). Cet insolite Etat ne compte que 450 habitants, dont une centaine de gardes suisses vivant ensemble dans une caserne.
Mais à ses points d’entrée, filtrés par les gardes suisses, passent des milliers de visiteurs internationaux et d’employés du Vatican vivant à Rome, qui se déplacent à pied ou en voiture.
Le centre médical fermé vendredi jouxte un supermarché également réservé aux employés, ainsi qu’une pharmacie accessible à tous les touristes à condition d’avoir une ordonnance en main.
Ces lieux étaient relativement désertés ces derniers jours, tout comme la Basilique Saint-Pierre et les musées du Vatican (qui ont une entrée séparée dans la Cité du Vatican), mais aussi la capitale italienne, submergée par les annulations de séjours.
– « J’ai peur », confie soeur Lucilia –
« J’ai peur parce que c’est une chose nouvelle, il y a beaucoup de cas, beaucoup de morts », a confié à l’AFP soeur Lucilia, une Brésilienne de 41 ans, allée faire ses adieux à la place Saint-Pierre avant de rentrer au pays.
Sara Riveiro, une touriste de Barcelone de 27 ans, balaie en revanche toute inquiétude : « Non je n’ai pas peur, le taux de mortalité est très bas, je suis jeune et en bonne santé ».
Sa concitoyenne Sandra Martinez, une étudiante en histoire de l’art du même âge, s’inquiète davantage. « J’ai des amis qui sont rentrés d’Italie et ont dû rester deux semaines en quarantaine », raconte-t-elle. « J’espère que ça ne va pas m’arriver ! »
Une fois désinfecté, le centre médical sera rouvert au public, a dit à l’AFP le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni.
Ce dernier a précisé que « tous les patients passés dans le centre médical » étaient « en train d’être avertis », sans donner d’indications sur l’état du patient testé positif.
Vendredi quelques bureaux de la Secrétairerie d’Etat du Vatican (le gouvernement central) ont aussi été « fermés par précaution », a précisé une source vaticane à l’AFP. Une fois décontaminés, ils ont été rouverts.
L’Académie pontificale pour la vie a fait savoir que la personne testée positive avait participé à un colloque international organisé au Vatican du 26 au 28 février sur l’intelligence artificielle.
Par précaution, cette institution organisatrice de l’évènement a donc prévenu tous les participants par courrier électronique. Parmi eux : Brad Smith, le président de Microsoft, John Kelly, le vice-président d’IBM, ou encore David Sassoli, le président du parlement européen.
– Activités du pape : mesures attendues –
Cela fait plus d’une semaine que le pape, à la tête des 1,3 milliard de catholiques, n’a pas quitté son lieu de résidence à quelques pas de la basilique Saint-Pierre. Il avait notamment renoncé à se rendre au colloque sur l’intelligence artificielle.
Le Vatican a annoncé jeudi que de nouvelles mesures de précaution relatives à ses activités étaient à l’étude.
Elles pourraient concerner dès dimanche l’Angélus, que François célèbre habituellement d’une fenêtre du Palais apostolique surplombant la place Saint-Pierre, face à la foule massée en contrebas.
Le Vatican n’a pas encore précisé si le pape, âgé de 83 ans, serait tenu à distance de la foule des audiences générales du mercredi.
L’Italie, le pays le plus touché en Europe, a enregistré 49 nouveaux décès liés au coronavirus en 24 heures, soit 197 morts au total depuis le début de l’épidémie, selon le dernier bilan en date diffusé vendredi.