Coronavirus en France: la bataille est lancée pour une épidémie « la plus courte possible »

Une épidémie « la plus courte et la plus petite possible »: tel est maintenant le cap que se fixe le gouvernement français dans la bataille contre le coronavirus, alors qu’un ministre, Franck Riester, a été contaminé.

Face à la propagation de l’épidémie, les dirigeants européens doivent se concerter mardi par visioconférence pour coordonner leurs actions, selon l’Elysée, le président Emmanuel Macron réclamant « plus de coordination européenne et internationale ».

En France, où certaines écoles sont fermées et les grands rassemblements interdits, « il faut faire en sorte que l’épidémie soit la plus courte et la plus petite possible », a souhaité le ministre de la Santé Olivier Véran qui a donné des nouvelles rassurantes de son collègue de la Culture. L’état de santé de M. Riester, « pas hospitalisé », « n’est pas inquiétant du tout », a précisé M. Véran.

Les membres du gouvernement « doivent se conformer aux gestes barrières et, s’ils ont été en contact avec des personnes malades, contrôler régulièrement leur température et prévenir les services de santé en cas de symptômes », a-t-on insisté à Matignon.

L’Elysée a nettement renforcé les mesures de protection autour d’Emmanuel Macron et de ses collaborateurs, en limitant visites et réunions, mais le chef de l’Etat compte poursuivre ses déplacements, a indiqué l’Elysée.

Cinq députés et deux membres du personnel de l’Assemblée nationale ont également été contaminés par le coronavirus, dont deux élues ayant participé aux réunions de la commission des affaires culturelles.

Avec au moins 25 décès et 1.412 cas de Covid-19 confirmés, la France reste le deuxième pays européen le plus touché derrière l’Italie.

– « Nous anticipons, nous adaptons » –

« Nous anticipons, nous adaptons, nous regardons ce qui se passe à l’étranger, nous consultons énormément les experts », a assuré le ministre de la Santé sur Franceinfo alors que l’Italie vient de prendre des mesures drastiques de confinement pour toute sa population.

Les décisions prises par les autorités italiennes sont « clairement liées à la saturation de ses services d’urgences et de réanimation », a estimé Olivier Véran en soulignant que l’Italie avait une population plutôt âgée et que les formes graves de la maladie y étaient « plus nombreuses qu’ailleurs ».

« La différence avec l’Italie, c’est que nous n’empêchons pas la vie sociale, économique, démocratique, lorsqu’elle est possible, de continuer » en France, a mis en avant le ministre en expliquant que « si on ferme tout, si on dit aux gens de plus aller travailler alors vous paralysez aussi les hôpitaux et la médecine de ville ».

« Le nombre de nouveaux malades n’est pas le plus important », a estimé Olivier Véran. « Ce qui compte c’est l’évolution », a-t-il dit. « Le comptage quotidien devra prendre un moment donné une autre forme ».

Une confusion s’était installée lundi autour du nombre de décès, le directeur général de la Santé (DGS) Jérôme Salomon évoquant 25 morts quand le site officiel Santé Publique France en annonçait simultanément 30. Une différence qui s’explique par le décalage dans la transmission des données par les agences régionales de santé, a fait valoir M. Véran.

Depuis lundi, dans les endroits les plus touchés, environ 350.000 élèves sont coincés chez eux avec un enseignement à distance.

Pour freiner au maximum la propagation du virus, tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes sont interdits en France, en plein air comme en milieu clos.

Le match de Ligue des champions PSG-Dortmund mercredi se déroulera à huis clos au Parc des Princes et la rencontre de rugby France-Irlande prévue samedi au Stade de France a été reportée. Le ministère des Sports promeut le huis clos comme « doctrine d’organisation » des manifestations sportives pour faire face au coronavirus.

La Philharmonie de Paris a annulé ses concerts, le Louvre n’autorise plus que les visiteurs munis d’un e-billet et Madonna a renoncé à ses deux derniers concerts mardi et mercredi. Nombre de producteurs s’inquiètent de l’impact économique sur le secteur.

Conséquence de cette épidémie qui a déjà fait plus de 4.000 morts dans le monde, la Banque de France a revu à la baisse sa prévision de croissance à 0,1% au premier trimestre, contre 0,3% escomptés il y a un mois, avec d’inévitables conséquences sur l’emploi.

Mardi à l’ouverture, la Bourse de Paris a enregistré un rebond de 1,29% après un lundi noir où elle avait plongé de 8,39%.

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