Accident vasculaire cérébral, délire, hallucinations, lésions nerveuses… Des complications du Covid-19 touchant le cerveau, potentiellement mortelles, pourraient être plus courantes qu’on ne le pensait initialement, a averti mercredi 8 juillet 2020 une équipe de médecins britanniques.
Les infections sévères au nouveau coronavirus sont connues pour comporter des risques de complications neurologiques, mais les recherches menées par l’University College London (UCL) suggèrent que de graves problèmes peuvent survenir même chez ceux présentant des formes bénignes.
L’équipe s’est penchée sur les symptômes neurologiques de 43 patients hospitalisés pour une maladie Covid-19 confirmée ou suspectée.
Parmi eux, 10 cas de dysfonctionnement cérébral temporaire, 12 cas d’inflammation cérébrale, 8 accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 8 cas de lésions nerveuses.
La plupart de ces patients atteints d’inflammation ont reçu un diagnostic d’encéphalomyélite aiguë disséminée (ADEM, également appelée encéphalite post-infectieuse), une maladie rare généralement observée chez les enfants après des infections virales.
« Nous avons identifié un nombre plus élevé que prévu de personnes atteintes de troubles neurologiques […], qui n’étaient pas toujours en corrélation avec la gravité des symptômes respiratoires », selon Michael Zandi, du Queen Square Institute of Neurology de l’UCL.
L’étude, parue dans la revue spécialisée Brain, montre qu’aucun des patients diagnostiqués avec des problèmes neurologiques n’avait de virus Covid-19 dans le liquide céphalorachidien, ce qui suggère que le virus n’a pas attaqué directement leur cerveau.
Avec plus de 11 millions d’infections confirmées dans le monde, on sait qu’en plus de l’atteinte pulmonaire, la maladie Covid-19 peut entraîner une variété de complications. Même si ces nouveaux travaux suggèrent que les complications cérébrales pourraient être plus courantes qu’on ne le pensait, les experts soulignent que cela ne signifie pas pour autant que cela soit très répandu.
« La très grande attention portée à cette pandémie fait qu’il est très peu probable qu’il y ait une grande pandémie parallèle de lésions cérébrales inhabituelles liées au Covid-19 », pour Anthony David, directeur de l’Institut de santé mentale de l’UCL.