Le durcissement européen à l’encontre des investissements à destination des territoires occupés par Israël s’est fait sans trompettes ni roulements de tambour. C’est l’ajout de trois paragraphes sur une page du site du ministère français des Affaires étrangères mettant en garde les hommes d’affaires contre les "risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies israéliennes" qui a mis la puce à l’oreille de la presse israélienne.
La mise en garde publiée sur le site du Quai d’Orsay rappelle que les colonies juives construites dans les territoires saisis par Israël en 1967 – "y compris Jérusalem-est, Gaza, et les hauteurs du Golan" – sont illégales au regard du droit international. Par conséquent, toute activité financière ou économique bénéficiant aux implantations juives en Cisjordanie impliquent des risques légaux.
"Ceci est susceptible d’entraîner des litiges liés à la terre, à l’eau, aux ressources minérales et autres ressources naturelles, qui pourraient faire l’objet d’un achat ou d’investissement, comme des risques réputationnels", précise le Quai d’Orsay. Si aucun texte de loi français n’interdit d’investir dans les colonies, le ministère des Affaires étrangères recommande fortement de solliciter un "avis juridique approprié de procéder à ces activités".
Selon le quotidien "Haaretz", les diplomates israéliens craignent que ces quelques paragraphes, visibles dans la catégorie "Conseils aux voyageurs" sur le site du Quai d’Orsay, ne soient que le prélude d’un "déferlement" de mises en garde à travers toute l’Union européenne (UE). Le quotidien de gauche opposé à la politique de colonisation cite un diplomate français qui affirme que ces avertissements sont le résultat d’une coordination entre les cinq plus grands pays de l’UE – la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, et l’Espagne.
Les colonies israéliennes implantées dans les Territoires palestiniens occupés constituent l’un des principaux contentieux des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.