Chantage contre le Roi du Maroc : « C’est très dommage pour la France » (Gilles Perrault)

L’interpellation hier de deux journalistes français, Eric Laurent et Catherine Graciet, pour chantage au roi Mohammed VI, est « une triste histoire qui risque de déconsidérer » tout travail objectif sur le Maroc, selon l’écrivain Gilles Perrault, auteur d’un livre sur feu Hassan II, « Notre ami le roi ».

« C’est une triste histoire qui risque de déconsidérer le travail de ceux qui essaient de donner une image objective du Maroc » a déclaré à l’AFP Gilles Perrault. « Cela risque de déconsidérer à l’avance toute critique » a-t-il ajouté, estimant également que c’était « très dommage pour la France. »

Le 23 juillet dernier, Eric Laurent contacte le cabinet du roi du Maroc. « J’écris un nouveau livre sur le roi j’aurais besoin de quelques informations ». Une rencontre est organisée à Paris courant août entre le journaliste écrivain et un représentant du roi Mohammed VI. Stupéfaction du conseiller du roi du Maroc, Eric Laurent réclame 3 millions d’euros pour ne pas publier le livre. un brûlot, dit-il.

Aussitôt informé, le souverain demande à ses avocats de porter plainte en France ; une enquête préliminaire est donc ouverte et la rencontre suivante entre le journaliste et la co-auteure du livre, Catherine Graciet, et le représentant du royaume se fait cette fois sous surveillance policière. Le journaliste réitère ses demandes ; un troisième rendez-vous est organisé, jeudi 27 août. Au cours de ce déjeuner, les deux journalistes acceptent une avance de 80 000 euros et signent un document dans lequel ils renoncent à faire paraître leur livre. Les policiers les attendent à la sortie du restaurant, tout a été enregistré, photographié. Trois juges ont été désignés pour instruire cette affaire.

Une source proche du dossier a confirmé jeudi à l’AFP qu »il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent".

"C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher", s’étonnait ce vendredi une source proche du dossier auprès de l’AFP.

L’avocat de la journaliste, Maître Moutet, parle de "coup monté". Reste que l’enquête, ouverte mi-août par le parquet de Paris après la plainte du Maroc, apparaît accablante : surveillances policières, photographies, enregistrements… jusqu’à ce rendez-vous dans un restaurant parisien.

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