L’exode massif des Syriens depuis mars 2011

Le conflit en Syrie, qui a débuté en mars 2011 par la répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales pacifiques avant de dégénérer en guerre civile, a contraint la moitié des habitants du pays à fuir leurs foyers.

Selon l’ONU, au moins 7,6 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie, qui comptait 23 millions d’habitants au début de la guerre. A l’extérieur du pays, le nombre de réfugiés syriens dépasse désormais les 4 millions.

A l’intérieur du pays, l’aide humanitaire continue d’être entravée par les belligérants, en particulier dans les zones difficiles d’accès ou assiégées par les forces du régime ou de l’opposition armée, selon le patron des opérations humanitaires de l’ONU. Et quelque 4,6 millions de civils vivent dans des zones difficiles à atteindre, et 422.000 d’entre eux sont soumis à un siège.

"C’est la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération", déclarait en juillet Antonio Guterres, patron du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés.

Le HCR note ainsi une hausse d’un million de réfugiés en 10 mois et table sur un chiffre global de 4,27 millions fin 2015.

Le gros des réfugiés se trouve dans les pays voisins de la Syrie, notamment la Turquie (1,8 million) suivie du Liban (1,1 million, soit plus du quart de sa population).

Ils sont 600.000 en Jordanie selon le HCR, 1,4 million selon le gouvernement jordanien, soit 20% de la population du royaume. Il y a par ailleurs 225.000 Syriens en Irak et 137.000 en Egypte.

Dans ces pays, la majorité des réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions avec les communautés locales. Ils vivent souvent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles.

Fin juin, les Nations unies et des agences humanitaires partenaires ont déploré le manque sévère de fonds et la "crise massive" qui réduisent l’aide fournie aux réfugiés syriens, appelant les donateurs à honorer leurs engagements.

Selon le directeur du Centre de Recherches sur l’Asile et les Migrations basé à Ankara, quatre ans après le début de la guerre la plupart des réfugiés syriens ont perdu espoir de rentrer un jour chez eux, et se tournent désormais vers l’Europe.

Déclenché par la répression par le régime d’un mouvement de contestation pacifique en mars 2011, le conflit opposait à l’origine l’armée aux rebelles syriens mais il est devenu complexe avec l’implication des Kurdes et des jihadistes venus principalement de l’étranger.

Il a déjà fait plus de 240.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

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