Algérie: un collectif féministe dénonce le blocage d’une loi contre les violences conjugales

Treize associations féministes algériennes viennent de réclamer mercredi la promulgation sans délai de la loi contre les violences conjugales adoptée par l’Assemblée nationale en mars mais bloquée depuis au Sénat.

"Bien que la loi ait été votée le 5 mars 2015 par l’Assemblée Populaire nationale", trois jours avant la symbolique journée de la Femme, "elle n’a pas encore été adoptée par le Conseil de la nation (Sénat)", déplore le collectif dans un communiqué.

Des médias se font l’écho de pressions de la part de milieux conservateurs qui estiment que le texte est contraire aux valeurs de l’islam. La loi prévoit notamment une peine de prison allant de un à 20 ans pour tout homme ayant battu sa femme, selon la gravité des blessures, et la réclusion à perpétuité si elle décède.

En Algérie, le nombre de décès liés aux violences conjugales augmente et serait compris entre 100 et 200 chaque année, selon des chiffres parus dans la presse algérienne. Mais le problème ne semble pas prioritaire pour les membres du Sénat et le gouvernement, observent les associations féministes.

Le texte introduit également la notion d’harcèlement de rue, fait nouveau, ainsi qu’une disposition visant à protéger les ressources financières des épouses.

Dans une lettre adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ONG Amnesty International appelle "à prendre toutes les mesures nécessaires" à la promulgation de la loi.

Si la loi est promulguée, l’Algérie deviendrait le deuxième pays du Maghreb à criminaliser les violences contre les femmes, après la Tunisie.

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