Selon certaines sources, Djotodia pourrait démissionner aujourd’hui, poussé hors du pouvoir car incapable d’enrayer la crise sanglante qui ravage son pays. Mais, d’après le secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), pas question de changer « ni de régime, ni de changer la transition ».
Dans l’entourage du principal intéressé, on refuse également d’envisager cette hypothèse. « Ces rumeurs de démission sont dénuées de tout fondement », s’est ainsi indigné Adrien Poussou, ministre de la Communication de Djotodia. Le président de transition n’a pas l’intention de quitter le pouvoir. Sa démission équivaudrait au chaos. Il faut le laisser conduire la transition. » Son sort est notamment suspendu à la décision d’Idriss Déby, l’influent président tchadien.
« Les faits sur le terrain depuis un mois ont convaincu Déby de lâcher Djotodia. Il a été surpris, fâché et humilié par le sort qu’ont subi les Tchadiens de Bangui », explique un politique centrafricain. Idriss Déby serait en train de chercher une solution avec son homologue congolais Denis Sassou-Nguesso, qui a fait part de sa vive inquiétude quant à une implosion de la Centrafrique. Les présidents gabonais et camerounais sont également consultés.
Dans l’attente du sommet de N’Djamena, les forces militaires française (Sangaris) et africaine (Misca) ont revu leur dispositif. Leur présence nettement plus musclée sur le terrain ces derniers jours se traduit déjà par une baisse significative des affrontements. Mais les officiers craignent les réactions à un départ de Michel Djotodia.