Tenantes du titre, les Nigériannes ont enlevé leur huitième trophée continental avec un but de Désiré Oparanozie à la 84e minute du jeu. Le tir croisé du pied gauche de l’attaquante de l’En-Avant Guingamp (France) a douché les espoirs de tout le Cameroun qui avait reporté son amour du ballon sur les "Lionnes" pour oublier les contre-performances des "Lions".
"Ce qui fait notre force, c’est la détermination. Nous sommes les champions en titre et nous avons les meilleures statistiques. Les filles sont concentrées sur l’objectif et ne peuvent pas être distraites par d’autres préoccupations", constatait froidement avant-match la coach des Nigériannes, Florence Omagbem, dans des propos prémonitoires.
Malgré la désillusion, le Cameroun a prouvé que l’Afrique pouvait s’emballer pour le football féminin. Dès 9h-10h00, le stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé a été pris d’assaut par quelque 40.000 spectateurs qui avaient retiré un carton d’invitation auprès des instances sportives – et dont la revente a alimenté un petit marché parallèle pour quelques milliers de FCFA (quelques euros), d’après le site Cameroon-Info.net.
Au pouvoir depuis 34 ans, le président Paul Biya a exceptionnellement honoré la rencontre de sa présence, alors que ses apparitions publiques sont rares. Il était accompagné de son épouse Chantal vêtu d’un ensemble aux couleurs nationales, le jaune et le vert.
La présence du couple présidentiel a entraîné le déploiement de la garde présidentielle, qui a bloqué l’accès au stade quatre heures avant le coup d’envoi à 15h30 (13h30 GMT). Des écrans-géants avaient été installés près du stade.
Tout le pays se tenait derrière ses Lionnes à commencer par l’ex-international Samuel Eto’o qui leur a transmis dans un message ses "pensées positives".
La télévision d’Etat CRTV a diffusé la rencontre en français et en anglais, les deux langues officielles, faisant oublier l’espace d’un moment d’unité nationale la colère des avocats et des enseignants de la minorité anglophone qui s’exprime dans l’ouest du pays.
Avant la désillusion finale, la fièvre était montée progressivement depuis le coup d’envoi du tournoi le 19 novembre. Avant la finale, les "Lionnes" ont fait un sans-faute, avec quatre victoires en quatre matchs et aucun but encaissé.
Gaëlle Enganamouit – meilleure joueuse africaine en 2015 – et ses co-équipièresLes ont compensé dans le coeur des supporteurs les contre-performances des "Lions", qui vont disputer leur premier match de la CAN-2017 le 14 janvier contre le Burkina-Faso à Libreville au Gabon.
(Avec AFP)