CAN 2010 : l’Egypte sort l’Agérie
Dépassée par les évènements, l’Algérie a littéralement implosé face à l’Egypte (4-0) en demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations. Impressionnants de maîtrise, les Pharaons sont plus que jamais en course pour un triplé historique.
Peu de changements à la reprise. Beaucoup trop frileuse, l’Algérie ne parvenait pas à mettre en danger la solide formation égyptienne. Comme souvent dans ces moments-là, les coups de pied arrêtés sortaient la rencontre de sa torpeur. Aux abords de la surface des Pharaons, Yebda plaçait une frappe enroulée bien détournée par Al-Hadary (61e). A cet instant, le milieu de Pompey ne savait pas encore que sa formation allait complètement sombrer. Parti en contre, Zidan enrhumait Belhadj avant de décocher une mine en pleine lucarne (2-0, 64e). Vexé par cet affront, Belhadj commettait un attentat sur Al-Mohammadi synonyme de rouge. A 11 contre 9, qui plus est face à une formation égyptienne imperturbable, la mission devenait impossible pour les Fennecs. Pire, les coéquipiers de Ziani explosaient en plein vol. Fraîchement entré en jeu, Abdel-Shafy profitait d’un petit ballon de Zidan pour porter l’estocade (3-0, 80e). Le cauchemar algérien n’était pas près de prendre fin. Chaouchi l’apprenait à ses dépens. Le caractériel portier de Sétif laissait ses coéquipiers à huit pour somme d’avertissements (86e). Sans aucune pitié, Gedo, le remplaçant de luxe égyptien, assénait le dernier coup de bambou en toute fin de rencontre (4-0, 93e). L’honneur est sauf pour l’Egypte.
Le joueur du match
Véritable révélation de cette CAN angolaise, Ahmed Al-Mohammadi a une nouvelle fois fait honneur à son statut. Du haut de ses 22 ans, il n’aura pas cessé de faire l’essuie-glace sur son côté droit, multipliant les centres dangereux. Même s’il ne figure pas dans la colonne «buteurs» sur la feuille de match, l’ailier du club égyptien ENPPI est à créditer d’une excellente prestation. Il ne devrait pas faire long feu dans son pays.
Tactique et coaching
Quand on a trouvé le parfait mélange, tout devient plus simple. C’est exactement le cas de l’Egypte où tout le mérite revient au sorcier Shehata. En plus du beau onze concocté, le technicien égyptien aura réalisé deux coups gagnants successifs avec les entrées d’Abdel-Shafy et Gedo. Si le premier n’a mis que quelques secondes à rendre comme il se doit la confiance placée en lui, Gedo aura attendu la toute dernière action de la rencontre pour porter son compteur-buts à quatre réalisations. Côté algérien, on ne change pas une équipe qui gagne. Un adage qui tenait visiblement à cœur au «cheikh» Saâdane. Le technicien algérien a fait le choix de la continuité en alignant le onze victorieux de la Côte d’Ivoire. Oui mais voilà, face à une équipe égyptienne beaucoup plus disciplinée, le résultat n’a pas été le même. Les expulsions très sévères de Halliche et Chaouchi n’ont, quant à elles, pas vraiment aidé le sélectionneur des Verts.
On n’a pas aimé
Justifier la défaite de l’Algérie par l’arbitrage comme unique paramètre, serait réducteur vis-à-vis d’une Egypte globalement supérieure. Toutefois, la prestation de M.Koffi Kodja Bonaventure fait peine à voir. Pourquoi la Confédération Africaine de Football a-t-elle confié une rencontre d’aussi haute importance à un arbitre au lourd passé ? Comment ce décisionnaire a pu être désigné pour une demi-finale alors qu’il fut l’auteur d’une piètre performance face au Gabon ? Tant de questions qui restent sans réponse. Ce jeudi à Benguela, le Béninois a une nouvelle fois confirmé sa réputation d’arbitre dépassé. Un penalty litigieux, un rouge infligé à Halliche suite à des réclamations égyptiennes ou encore un manque de pédagogie en fin de rencontre, décidant d’expulser Chaouchi pour une petite semelle. L’Algérie peut enrager.