Les dénégations russes, prononcées lors d’une conférence annuelle sur la sécurité à Munich, ont été accueillies avec sarcasme par le chef du renseignement américain Dan Coats, également présent dans la capitale bavaroise.
"Je suis frappé par le fait que tous les ans, les Russes envoient quelqu’un ici pour en gros nier les faits", a-t-il lâché à la tribune.
"Tant qu’on a pas de faits, tout ça c’est du baratin", avait auparavant martelé à Munich le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, alors que Washington a formellement accusé 13 Russes, dont un proche de Vladimir Poutine, d’avoir favorisé en 2016 la candidature de l’actuel locataire de la Maison Blanche.
"Tout et n’importe quoi est publié, nous voyons une multiplication des accusations, affirmations et déclarations", a ajouté M . Lavrov, jugeant les propos des autorités américaines contradictoires.
Le ministre russe des Affaires étrangères a fait valoir que le vice-président américain Mike Pence et une responsable du département américain de la Sécurité intérieure avaient assuré "qu’aucun pays n’avait influencé le résultat de l’élection américaine".
Des responsables américains ont affirmé par le passé que la victoire de M. Trump n’était pas le résultat d’une ingérence russe, mais que Moscou avait bel et bien cherché à s’inviter dans le processus.
Le président américain a lui toujours démenti toute forme de collusion et accusé le FBI de mener une "chasse aux sorcières" contre son administration.
Tous les inculpés, 13 ressortissants russes et trois sociétés, sont accusés de complot en vue de tromper les Etats-Unis. Trois d’entre eux sont accusés également de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d’identité, selon un communiqué du procureur spécial chargé de ce dossier, Robert Mueller.
Les principaux services de renseignement –dont la CIA et la NSA– et le FBI ont déjà dénoncé l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016, via des campagnes sur les réseaux sociaux et le piratage d’informations provenant du camp démocrate américaine.