Jean-Luc Mélenchon s’est dit dimanche « extrêmement réticent » à la validation cette année du bac par le contrôle continu en raison de l’épidémie de coronavirus, avec le risque selon le patron de La France Insoumise que l’on « rit au nez » de ces bacheliers à l’avenir.
« Je n’aime pas cette mesure », annoncée vendredi par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, a déclaré M. Mélenchon lors de l’émission le Grand Jury sur RTL-Le Figaro-LCI.
« Le bac en contrôle continu, ça veut dire qu’il aura une valeur différente suivant l’établissement, les enseignants », a poursuivi l’ancien professeur et ex-ministre délégué à l’Enseignement supérieur.
« Le bac, c’est un diplôme qui est le premier grade universitaire » et « c’est comme un billet, vous avez intérêt à y croire », a-t-il plaidé.
« Si vous embauchez quelqu’un et vous commencez à demander +de quelle année il est celui-là+… J’ai connu ça en 68, moi mon bac est de 69 », a narré M. Mélenchon.
Le chef de file des députés LFI s’est prononcé « pour qu’il reste une épreuve qui soit commune et qui permette de valider » le bac. « Elle peut avoir lieu en face-à-face téléconférencé, c’est à peu près ce qui va se faire pour le bac de français », a-t-il relevé.
« Les gamins, pensez-y: si vous avez un diplôme avec lequel tout le monde vous rit au nez demain, vous ne serez pas bien avantagés », a avancé M. Mélenchon.
« Je soupçonne ce ministre de vous dire: puisque ça a marché pendant cette période, on peut le faire le reste du temps », c’est-à-dire les années suivantes, a conclu l’élu des Bouches-du-Rhône.
C’est une première face à une « situation exceptionnelle »: le baccalauréat et le brevet seront cette année uniquement évalués en contrôle continu en raison de l’épidémie de coronavirus, alors que nul ne sait quand aurait lieu la reprise des cours.
Les élèves de BEP, CAP et BTS seront aussi évalués via le contrôle continu. Seul l’oral de français est maintenu pour les élèves de Première, « dans la mesure du possible », fin juin-début juillet, a indiqué M. Blanquer.