Attentat en Turquie : de « fortes preuves » sur deux kamikazes
Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu a, affirmé détenir de « fortes preuves » que l’attentat d’Ankara avait été commis par deux kamikazes. Le chef du gouvernement a pointé du doigt trois mouvements susceptibles, selon lui, d’en être l’auteur : le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le groupe Etat islamique (EI) et le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) d’extrême gauche.
Réunie à l’appel des syndicats, ONG et partis politiques proches de la gauche et de la cause kurde qui avaient appelé au rassemblement pour la paix de la veille, la foule a mis en cause le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan aux cris de "Erdogan meurtrier" et "gouvernement démission".
L’attentat s’est produit samedi à 10h04 heure locale. Deux violentes explosions ont secoué les alentours de la gare centrale d’Ankara, où des milliers de militants venus de toute la Turquie à l’appel de plusieurs syndicats, d’ONG et partis de gauche se rassemblaient pour dénoncer la reprise du conflit entre Ankara et les rebelles kurdes. Les déflagrations ont transformé l’esplanade, jonchée de corps sans vie, en scène de guerre et provoqué la panique dans la foule.
Tous les drapeaux du pays ont été mis en berne et les premiers morts rendus samedi soir à leur famille par les médecins légistes devaient être inhumés dans la journée.
Le dernier bilan, encore provisoire, rendu public dans la nuit par les services de M. Davutoglu a fait état de 95 morts et de 246 blessés, dont 48 se trouvaient toujours samedi soir dans un état jugé critique.
Le principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP), a parlé sur son compte Twitter d’un bilan de 128 morts, non confirmé par les autorités.