Attentat à Bangkok: la police à la recherche d’un suspect, 20 morts

La police thaïlandaise recherchait mardi un "suspect" après l’attentat à la bombe dévastateur qui a fait 20 morts lundi à Bangkok, qualifié par le chef de la junte au pouvoir de "pire attaque jamais" commise en Thaïlande.

Un "suspect" repéré sur les caméras de surveillance près du site de l’explosion est recherché, a annoncé mardi le Premier ministre, Prayuth Chan-ocha. "J’ai ordonné que les images des caméras soient vérifiées car il y a un suspect, mais ce n’est pas clair qui il est", a-t-il dit aux médias.

D’après ce dernier, le suspect identifié serait "originaire du nord-est du pays et membre d’un groupe opposé à la junte".

Le nord-est de la Thaïlande, la région de l’Issan, est le bastion des Chemises rouges, qui soutiennent l’ancien gouvernement chassé du pouvoir après des mois de manifestations lors du coup d’Etat.

Neuf étrangers, dont quatre Chinois, figurent parmi les personnes tuées dans cette attaque commise contre un sanctuaire religieux prisé par les touristes.

L’attaque a eu lieu à la tombée du jour, lundi, au sein d’un sanctuaire à ciel ouvert, lieu très fréquenté de la capitale thaïlandaise. A cette heure de pointe, la foule des employés et cadres de la capitale croise celle des touristes étrangers, attirés par les immenses centres commerciaux et les hôtels de luxe à proximité.

La Thaïlande, pays très divisé, est le théâtre de violences politiques meurtrières depuis environ une décennie.

L’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s’est exilé pour fuir des poursuites judiciaires, et sa famille, sont notamment au coeur des fractures du royaume. Soutenus par le puissant mouvement des Chemises rouges, ils ont remporté toutes les élections depuis 2001 mais sont détestés par l’élite, en particulier de Bangkok.

"Même si elles (les Chemises rouges) sont acharnés à faire tomber le gouvernement, je ne les vois pas cibler un sanctuaire religieux hindou ou autre", a estimé auprès de l’AFP Zachary Abuza, expert indépendant du terrorisme du sud-est asiatique.

"Cela leur ferait perdre beaucoup de leurs partisans", ajoute-t-il.

Aucun groupe n’a pour l’instant revendiqué l’attentat mais les autorités semblaient donc exclure la piste des insurgés musulmans du sud du pays.

Les autorités thaïlandaises estiment que les auteurs de l’attentat visaient les "étrangers" et voulaient "porter atteinte au tourisme", l’un des rares secteurs en bonne santé d’une économie thaïlandaise en berne.

Le cours du baht thaïlandais s’est effondré mardi touchant un plus bas depuis six ans et la Bourse de Bangkok, inquiète des répercussions que cela pourrait avoir sur ce secteur vital, était également en baisse.

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