Arbitrage Tapie : Claude Guéant chez les juges

L’ancien secrétaire général de l’Élysée est entendu par les juges financiers du TGI de Paris pour son rôle dans l’arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie.

L’ancien secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant est arrivé mercredi peu après 9 heures chez les juges financiers parisiens pour être entendu sur son rôle dans l’arbitrage de plus de 400 millions d’euros dont a bénéficié Bernard Tapie. L’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy est arrivé en voiture au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, accompagné de son avocat qui n’a pas souhaité faire de déclaration.

Le parquet de Paris a demandé fin juin aux juges d’instruction de mettre en examen Claude Guéant dans ce dossier pour « complicité de détournement de fonds publics ». À l’issue de cette audition, les juges d’instruction pourraient donc décider de sa mise en examen ou le placer sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Les magistrats financiers sont convaincus que la sentence arbitrale ayant octroyé 403 millions d’euros en juillet 2008 à Bernard Tapie pour régler son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas dans les années 90 est le fruit d’un simulacre organisé avec l’aval de l’Élysée.

Escroquerie en bande organisée

La justice s’intéresse notamment aux nombreux rendez-vous organisés à l’Élysée avec Bernard Tapie en 2007 et 2008 alors que Claude Guéant était secrétaire général de la présidence de la République et cherche à savoir s’il a eu un rôle moteur dans la décision du gouvernement de ne pas contester la sentence malgré la polémique.

Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, un des trois juges-arbitres Pierre Estoup, Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, ainsi que les anciens patrons des structures chargées de gérer le passif du Lyonnais, le CDR et l’EPFR, sont mis en examen dans ce dossier pour « escroquerie en bande organisée ». L’ancienne ministre de l’Économie, aujourd’hui patronne du Fonds monétaire international, est, elle, mise en examen pour négligence.

Fin juillet, l’avocat de Claude Guéant, Philippe Bouchez El-Ghozi, avait contesté que son client ait donné des « instructions ou des consignes » dans cette affaire : au regard de ses fonctions de l’époque, « il n’est pas anormal qu’il se soit tenu informé et qu’il ait suivi un dossier qui concerne des fonds publics », avait-il estimé. Claude Guéant est déjà mis en examen dans l’affaire de la vente de ses tableaux flamands. Il sera également jugé à partir du 28 septembre en correctionnelle pour les primes en liquide touchées quand il était directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur.

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