Après l’enquête d’Atlasinfo, l’Université Al Akhawayn répond via un communiqué

Après l’enquête exclusive publiée mardi par Atlasinfo sur le scandale qui secoue actuellement l’Université Al Akhawayn, fleuron de l’enseignement supérieur au Maroc et qui faisait jusqu’à aujourd’hui figure de modèle quant aux conditions de vie et de bien-être, aussi bien des étudiants que du corps professoral, l’université a répliqué ce mercredi 9 juin via un communiqué.

Nous écrivions hier qu’il aura fallu la décision du Département d’Etat américain de suspendre le financement d’une partie du programme de partenariat “Tomorrow’s Leaders”, signé en août 2020 entre l’Université Al Akhawayn et l’organisme américain “L’Initiative de partenariat des Etats-Unis d’Amérique et du Moyen-Orient” (US-Middle East Partnership Initiative -MEPI-), pour que l’affaire éclate et que les langues se délient.

Tout commence en février 2020 lorsque deux enseignants, l’un français et l’autre américain, sont révoqués par le président de l’université. Leur tort : être homosexuel.

Dans un post publié sur le réseau social Facebook il y a quelques jours, l’enseignant américain raconte avoir été harcelé et diffamé lors de son mandat au sein de l’établissement qu’il qualifie de milieu “toxique”.

Dans sa réponse, l’Université Al Akhawayn à Ifrane (AUI), « institution publique marocaine, autofinancée à but non lucratif, adoptant un système d’éducation nord-américain », reconnait à demi mot que l’organisme américain Middle East Partnership Initiative (MEPI) « a uniquement mis en pause un paiement prévu, le temps que l’Université mette en oeuvre des dispositions supplémentaires mutuellement convenues, renforçant les mécanismes de protection contre le harcèlement sexuel, en totale conformité avec les lois marocaines ».

Lire aussi notre enquête : L’Université Al Akhawayn dans la tourmente

« Il est aussi important de rappeler qu’Al Akhawayn a mis en œuvre, depuis plus de deux décennies, un arsenal structuré de règlements, de mesures et de procédures, qui régissent le traitement de tous les aspects de la vie au sein du campus, y compris toutes formes de harcèlement », souligne l’Université qui dit poursuivre « ses efforts pour garantir un cadre de vie sain à l’ensemble de sa communauté, tout en s’inscrivant dans une démarche déterminée et volontariste d’amélioration continue ».

« Par ailleurs, contrairement à ce qui a été avancé à la presse par un ancien professeur d’Al Akhawayn et par certains supports médiatiques qui accusent l’Université, le Contrat à Durée Déterminée (CDD), qui liait ce professeur à l’Université a été rompu d’un commun accord dans le strict respect du contrat de travail et de la législation marocaine et ce, à la suite d’un acte de nudité émanant de ce professeur et mis sur Internet, violant ainsi les valeurs et le règlement de l’Université et dénoncés à la fois par des professeurs, des étudiants et des parents », s’explique-t-elle.

« Tout en réitérant son attachement fort et sans équivoque aux valeurs de respect des libertés de l’individu, de la diversité et de tolérance qui sont et resteront au cœur de son ADN », l’Université Al Akhawayn « reste également vigilante pour garantir à ses étudiants la protection et le respect de leurs valeurs et leur identité tels que garantis par la loi marocaine », conclut le communiqué.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite