Après la rentrée des députés, la campagne pour les postes clés de l’Assemblée

Qui au perchoir ? L’élection mardi du président de l’Assemblée fait l’objet de toutes les spéculations et sera discutée, comme la répartition des autres postes clés, lors du « séminaire d’intégration » ce week-end des élus de la République en marche.

Après leur rentrée administrative cette semaine, les 308 députés du groupe majoritaire, dont seulement 10 % de sortants, se retrouvent à huis clos samedi et dimanche matin à l’Assemblée, "déjà pour faire connaissance", explique-t-on à La République en marche.

Au menu de ce séminaire "d’information et de formation" : le fonctionnement du groupe et l’articulation de son travail avec celui du gouvernement et du mouvement, les méthodes de travail du député, etc.

Mais ce sera aussi l’occasion pour les candidats à des postes de responsabilité au sein de l’Assemblée (présidence et vice-présidences, questeurs, présidences de commission, de groupes d’amitié, etc) de se présenter.

Pour le poste le plus prestigieux, celui de président de l’Assemblée, trois députés sont pour l’instant candidats.

L’ancien candidat à la primaire de la gauche François de Rugy a été le premier à se déclarer.

Député depuis 2007, il met en avant son expérience (co-président du groupe écologiste lors de son deuxième mandat puis vice-président de l’Assemblée) et fait campagne sur la "modernisation" de l’institution dans la foulée des réformes prévues par l’exécutif (réduction du nombre de députés, limitation à trois mandats successifs, remboursement sur frais réels, etc.).

M. De Rugy a toutefois dit qu’il pourrait renoncer si l’Élysée, qui regarde de près le choix du quatrième personnage de l’État, voulait l’élection d’une femme, ce qui serait une première.

Or, deux candidates se sont déclarées vendredi soir, la députée du Pas-de-Calais Brigitte Bourguignon, 58 ans, et la députée de Loire-Atlantique Sophie Errante, 45 ans, deux ex-PS ralliées à la République en marche et qui entament leur deuxième mandat.

Après la nomination d’un homme de droite à Matignon, plusieurs responsables REM militent pour qu’une femme de gauche soit nommée au "perchoir" dans un souci d’équilibre.

Le groupe majoritaire votera mardi matin pour désigner son candidat qui devrait être élu dans l’après-midi président de l’Assemblée lors de la séance inaugurale de la nouvelle législature.
‘Le poste le plus difficile’

Un premier poste clé sera pourvu dès samedi soir, avec l’élection attendue de Richard Ferrand à la présidence du groupe.

L’ex brièvement ministre de la Cohésion des territoires, mis en cause dans une affaire immobilière, a quitté le gouvernement à la demande d’Emmanuel Macron pour briguer la présidence du groupe. "Je veux que tu sois mon Pierre Joxe", lui a demandé le chef de l’État, en référence à l’ancien ministre qui avait dirigé avec une certaine autorité le groupe PS quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981.

Son élection ne fait guère de doute, dans la mesure où Richard Ferrand a été la cheville ouvrière d’En marche. "C’est rassurant, car c’est le seul qu’on connait tous et qui nous connait tous", explique ainsi un jeune élu, Gabriel Attal

Le poste de chef de groupe est stratégique, puisqu’il doit à la fois s’assurer que la majorité applique le programme du gouvernement tout en gérant les revendications et états d’âmes de ces 300 députés. "C’est le poste le plus difficile", disait l’ancien garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas.

Pour les présidences de commissions permanentes, qui seront votées jeudi, plusieurs noms ont été cités : Olivier Véran (Affaires sociales), Jean-Jacques Bridey (Défense), Jean-Michel Clément et Alain Tourret (Lois), Barbara Pompili et Matthieu Orphelin (développement durable), Stanislas Guérini et Bruno Bonnell (Affaires économiques), etc.

Pour tous ces postes, il faudra un équilibre entre nouveaux entrants et sortants, "marcheurs" historiques de gauche et ceux plus récents de droite, tenir compte de la parité, de la géographie…

Parmi les huit commissions, au moins une échappera au groupe majoritaire (et son allié MoDem), puisque depuis 2008, la présidence de la commission des Finances revient à l’opposition. Éric Woerth a annoncé sa candidature contre le président sortant LR Gilles Carrez.

Avec AFP

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