Algérie: les députés votent le plan d’action du gouvernement

La chambre basse algérienne, l’Assemblée populaire nationale (APN), a voté jeudi à la majorité le « plan d’action » du nouveau gouvernement axé sur la relance de l’économie touchée de plein fouet par la chute du prix du pétrole, a rapporté l’agence officielle APS

Le plan présenté mardi par le nouveau Premier ministre Abdelaziz Djerad a été débattu durant plus de deux jours et souvent critiqué par des élus de toute obédience. Plusieurs députés ont demandé au gouvernement de définir les sources de financement qu’il compte affecter à la réalisation des projets annoncés ainsi que les délais de leur réalisation.

Ambitieux sur le papier, mais sans annonce concrète, ce « plan d’action » prône la construction « d’un nouveau pacte pour une nouvelle République » basé sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et l’économie numérique.

L’Algérie, théâtre depuis le 22 février 2019 d’un mouvement (« Hirak ») de contestation inédit du régime, est plongée dans une crise économique depuis 2014 et la chute de ses revenus pétroliers, sa principale ressource.

Des députés, cités par APS, ont jugé que le « caractère procrastinateur (du plan) compromet son application, vu la situation économique critique ». D’autres ont déploré l’absence de chiffres et d’indicateurs permettant d’évaluer la possibilité de la réalisation du plan.

M. Djerad a indiqué que la baisse simultanée des prix du pétrole et du volume des exportations des hydrocarbures avait « aggravé » le déficit du budget alors que la balance commerciale a accusé un déficit de 10 milliards de dollars fin 2019.

Les hydrocarbures représentent près de 93% des exportations de l’Algérie. Le pays produit actuellement environ un million de barils de pétrole par jour contre plus de 1,4 million en 2005, selon les chiffres officiels.

Tout aussi préoccupant, la dette publique intérieure a augmenté de 26% du PIB en 2017 à 45% du PIB en 2019, a précisé le Premier ministre.

Les partisans du « Hirak » estiment que ce parlement ne les représente pas. Les partis qui avaient appelé à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika -une candidature qui a provoqué sa chute début avril 2019- y sont majoritaires.

Pourtant, sur le plan politique, M. Djerad, premier chef du gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre lors d’une présidentielle massivement boycottée, a assuré vouloir répondre au « sursaut populaire historique » déclenché par le « Hirak ».

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