Algérie: Le FFS dénonce « l’obstruction » des services de sécurité à sa mission parlementaire à Ghardaia

Le Front des forces socialistes (FFS), principal parti d’opposition en Algérie, a dénoncé « fermement l’obstruction » des services de sécurité à la mission de ses députés dans la région de Ghardaia, après « les graves événements » survenus dans la commune d’El Guerrara.

Le FFS a également dénoncé, dans un communiqué mis en ligne, "l’intimidation" exercée à l’encontre d’un membre du conseil national du parti, qui accompagnait la mission parlementaire, expliquant que sa convocation par les services de police "s’est faite en raison de sa présence avec la délégation du parti".

"Le camarade Chikh Ahmed Ahmed Benabdellah a été interpellé par les services de police" avant d’être relâché suite à la protestation des députés FFS, relate le communiqué, précisant néanmoins que le militant du parti doit toujours répondre à la convocation de la police, lundi matin.

La délégation parlementaire du FFS, qui a exprimé "sa préoccupation devant de telles attitudes", se trouve actuellement dans la wilaya de Ghardaia pour "s’informer de la situation sanitaire et sécuritaire" dans cette région, secouée, la semaine dernière, par des violences communautaires entre Mozabites et Chaambis.

Des heurts avaient éclaté, le 22 novembre, au terme d’un match de football à El Guerrara (120 km au nord-est de Ghardaïa), pour le compte du championnat de la wilaya éponyme. Après l’intervention des forces de sécurité, plus de 160 personnes présumées impliquées dans ces incidents, dont une trentaine de mineurs, ont été interpellées et ont été traduites devant la justice.

Régissant à ces événements, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a accusé les forces de l’ordre "d’attitude scandaleuse" et de "parti pris" dans les affrontements communautaires de la commune d’El Guerrara.

L’ONG, qui affirme détenir les preuves de ses accusations, fait remarquer que "le fait de cibler les Mozabites lors des interpellations alors que la destruction des biens privés, en plus de celle des biens publics, les a touchés particulièrement indique une démarche de stigmatisation et d’hostilité claire qui répond à une politique de remise en cause de la cohésion en Algérie".

La région de Ghardaïa est le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaambis arabophones malékites.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite