Algérie: la loi de finances complémentaire adoptée
Les députés algériens ont adopté dimanche le projet de loi de finances complémentaire pour tenter de contrer les effets de l’effondrement des cours du pétrole sur fond de propagation de la pandémie de Covid-19, a rapporté l’agence officielle APS.
Le gouvernement algérien avait déjà décidé début mai de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’Etat face à la grave crise financière qui menace le pays en raison de la chute des prix du pétrole.
Le projet de loi de finances complémentaire prévoit une baisse des recettes budgétaires à 5.395,8 milliards de dinars (environ 38 milliards d’euros) contre 6.289,7 mds (44 mds EUR) dans la loi de finances initiale 2020, selon l’APS.
Les dépenses budgétaires seraient aussi en baisse à 7.372,7 mds de dinars (51,6 mds EUR) contre 7.823,1 mds DA (54,8 mds EUR) dans la loi de finances initiale.
Le déficit budgétaire devrait atteindre 1.976,9 mds DA (13,8 mds d’EUR), soit -10,4% du PIB, contre 1.533,4 mds (environ 10,7 mds d’EUR) (-7,2% du PIB).
Compte tenu de l’effondrement des cours du brut ces derniers mois, le prix de référence du baril de pétrole a été revu nettement à la baisse de 50 à 30 dollars (de 45 à 27 euros) dans le projet de la loi de finances complémentaire.
Les exportations d’hydrocarbures devraient atteindre 17,7 milliards de dollars (environ 15,9 mds EUR) à la fin de l’année 2020 contre 35,2 milliards (31,6 mds EUR) prévues dans la loi des finances 2020.
L’Algérie est tout particulièrement exposée aux fluctuations du prix du baril du fait de sa dépendance à la rente pétrolière –qui représente plus de 90% de ses recettes extérieures–,et de la faible diversification de son économie.
Selon des prévisions du FMI, ce pays devrait connaître une récession en 2020 (-5,2%) ainsi qu’un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la crise pétrolière et de la pandémie de nouveau coronavirus.