Le lendemain du scrutin "ne sera pas un moment de cohésion sociale", puisque "le fossé entre les institutions et les citoyens ne fera que se creuser davantage et l’Etat se délite chaque jour un peu plus", souligne le parti dans une résolution adoptée par le conseil national, réuni en session extraordinaire.
"Nous ne pouvons que regretter le maintien d’un système où les décideurs dans les différentes sphères de décision continuent de tout se permettre après que les grandes puissances, mues par leurs seuls intérêts stratégiques et économiques, lui ont déjà tout permis", a déploré le premier secrétaire national du FFS, Ahmed Batatache lors d’un point de presse.
A ses yeux, le prochain scrutin, qui ne sera "qu’une formalité", ne va pas permettre "de conjurer les risques de vide politique, d’instabilité institutionnelle, de radicalisations possibles", au même titre qu’il "n’effacera pas le risque de scénarios catastrophiques comme vécus par nombre de pays de notre aire régionale".
L’actuel chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a officialisé, lundi dernier, sa candidature à un quatrième mandat, déclenchant des manifestations de protestation contre cette décision, sanctionnées par une série d’interpellations parmi les militants du mouvement +Barakat+ (littéralement +ça suffit+) et les journalistes.
La violente répression de ces manifestations a été énergiquement condamnée par la classe politique, la société civile et des candidats à la présidentielle, qui ont défendu le droit des citoyens d’exprimer librement leurs opinions.
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) avait estimé que "le comportement du pouvoir indique que ce dernier se considère en état de guerre contre la population algérienne et qu’à ce titre l’union la plus large doit se concrétiser pour débarrasser le pays des clans, quels qu’ils soient, qui entraînent le pays à la dérive".
Trois principaux partis d’opposition, qui comptent se constituer en coordination avec d’autres formations et mouvements, avaient appelé les citoyens "à boycotter massivement" ce scrutin, "au regard des dangers qu’il représente pour l’avenir du pays".
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, centre-gauche), le Mouvement pour la société de la paix (MSP) et le mouvement Ennahda, tous deux islamistes, avaient invité "les candidats à se retirer de cette tromperie électorale dont les résultats sont connus d’avance en l’absence de conditions de transparence et de neutralité".