Algérie: budget révisé avec une baisse de 50% des recettes extérieures
L’Algérie a adopté un budget rectificatif 2015 prévoyant une baisse de 50% du revenu des exportations, essentiellement pétrolières, et de nouvelles mesures fiscales pour compenser en partie cette baisse, selon la loi de finances complémentaire publiée lundi au journal officiel.
Le pays, qui veut maîtriser son commerce extérieur pour économiser des devises, prévoit des importations atteignant 57,3 milliards de dollars, contre 65 milliards de dollars dans la loi de finance initiale et 60 milliards de dollars en 2014.
Le budget est calculé sur la base d’un prix théorique de référence de 37 dollars le baril de pétrole et de 60 dollars sur le marché. La différence est versée dans un fonds de régulation des recettes qui sert à financer le déficit budgétaire et des mesures urgentes du gouvernement.
Le budget rectifié prévoit des recettes globales de 49 milliards de dollars et des dépenses de 81 milliards, soit un déficit de 32 milliards de dollars contre 42 dans le budget initial.
Il incite les détenteurs de fonds non déclarés à les déposer volontairement avant fin 2016 dans les banques, contre une taxe forfaitaire de 7%. Les sommes en circulation dans le marché informel sont officiellement évaluées à 37 milliards de dollars.
"La source de ces fonds ou les transactions qui en sont à l’origine doivent être légitimes, et ne correspondre à aucun acte incriminé par le code pénal et la législation régissant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme", précise néanmoins le texte.
A partir de 2017, les personnes ayant décidé de ne pas déclarer leurs fonds "feront l’objet de redressements (…) avec l’application de pénalités et sanctions", prévient la loi.
Lors de l’examen de ce budget la semaine dernière en Conseil des ministres, le président Abdelaziz Bouteflika a demandé au gouvernement de "lutter, avec toute la rigueur de la loi, contre toutes les formes de fraudes fiscale, douanière et sur les charges sociales".
Pour l’instant, le Premier ministre Abdelmalek Sellal écarte une "politique d’austérité" qui "a toujours engendré la pauvreté". Il entend, a-t-il expliqué la semaine dernière à la télévision, "remplacer la politique de la dépense publique par la performance économique".