"A la demande" du président Donald Trump, l’administration américaine a annoncé vendredi qu’elle allait "rediriger" plus de 200 millions de dollars initialement prévus pour des programmes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza à "des programmes hautement prioritaires ailleurs".
Washington "recourt à un chantage minable comme outil politique. Le peuple palestinien ne se laissera pas intimidé et ne cédera pas à la contrainte. Les droits du peuple palestinien ne sont pas à vendre", a réagi dans un communiqué Hanane Achraoui, membre du conseil exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
"Il n’y aucune gloire à constamment intimider et punir un peuple sous occupation. L’administration américaine a déjà manifesté sa bassesse dans sa collusion avec l’occupation israélienne et ses vols de terres et de ressources. Maintenant, elle exerce des pressions en punissant les victimes palestiniennes de cette occupation", a-t-elle ajouté.
Dans un précédent communiqué, l’envoyé de l’OLP à Washington, Hossam Zomlot, a pour sa part jugé que l’administration Trump était "en train de démanteler des décennies de vision et d’engagement américains en Palestine".
"Après Jérusalem et l’Unrwa (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens), ceci ne fait que confirmer l’abandon de la solution à deux Etats et l’adhésion complète à l’agenda anti-paix du (Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu", a affirmé M. Zomlot.
Les relations sont gelées entre Washington et l’Autorité palestinienne depuis l’annonce par Donald Trump, fin 2017, de sa reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Les Palestiniens refusent depuis tout contact et dénie à Washington tout rôle de médiateur dans le processus de paix.
En réponse, Donald Trump avait annoncé fin janvier qu’il allait conditionner le versement de l’aide aux Palestiniens à leur retour à la table des négociations, bloquant alors les 215 millions de dollars que l’administration américaine devait investir en 2018 à Gaza et en Cisjordanie occupée pour l’aide humanitaire et le développement.
Les Etats-Unis avaient aussi déjà drastiquement coupé en janvier leur contribution à l’Unrwa, obligée depuis de licencier plus de 250 employés.