"Dans le cadre de la mise en oeuvre de l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie le 17 mars dernier, et conformément aux engagements pris par la France aux côtés de l’Allemagne pour aider la Grèce face à la crise migratoire", le ministre de l’Intérieur annonce dans un communiqué "l’arrivée aujourd’hui (samedi) à Lesbos de 50 policiers français des compagnies républicaines de sécurité".
"Ils seront suivis par 22 policiers de la Préfecture de Police de Paris et 50 gendarmes qui arriveront sur l’île de Chios les 3 et 4 avril", poursuit le ministre. L’objectif est de "renforcer les rangs de l’agence Frontex en Grèce pour mieux contrôler les frontières extérieures de l’Union européenne, faire face à la crise migratoire, lutter contre le trafic des êtres humains et contre la fraude documentaire, dont on sait qu’elle est pratiquée à grande échelle par les organisations terroristes et Daech en particulier".
Les jours prochains, "78 autres personnels français" les rejoindront.
Paris et Berlin se sont engagés à mettre chacun 200 agents à la disposition de l’agence Frontex (surveillance des frontières) et 100 personnels pour le bureau EASO (asile).
Les spécialistes de l’asile devraient également commencer à arriver en début de semaine, puisque l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) va dépêcher quatre personnes lundi à Thessalonique pour procéder à de la "relocalisation" de réfugiés en Europe, a-t-on appris auprès de l’Ofpra.
L’accord Turquie-UE, très contesté par les organisations humanitaires, a pour but de couper l’afflux migratoire en mer Égée, en permettant à la Grèce de renvoyer en Turquie les migrants arrivés sur son territoire.
Les premiers renvois sont prévus lundi, conformément à la date souhaitée par la chancelière allemande Angela Merkel.
En contrepartie, les Européens se sont engagés, pour chaque Syrien renvoyé, à "réinstaller" dans l’UE un autre Syrien depuis la Turquie, à hauteur de 72.000 places (c’est le "un pour un").