A Tunis, Edouard Philippe appelle à préférer « l’utile » à « l’éclat »
Le Premier ministre français Edouard Philippe, en visite à Tunis, a appelé jeudi à préférer « l’utile » à « l’éclat » pour contribuer au développement économique de l’Afrique et faire face aux « défis » du continent africain et de la jeune démocratie tunisienne.
"La véritable sagesse, celle qui guérit les maux et assure la paix, consiste à préférer l’utile à l’éclat", a lancé le Premier ministre, citant Tite-Live, historien de la Rome antique.
"Soyez, soyons tous, utiles. Préférons les projets aux concepts, les réalisations concrètes aux idées générales. (…) Créons des emplois, créons de la richesse locale. Nous créerons un avenir, nous créerons de l’espoir", a plaidé devant un parterre d’hommes d’affaires celui qui depuis son arrivée à Matignon défend un style modeste, loin des petites phrases.
"Nous sommes voisins, nous affrontons les mêmes défis", a affirmé M. Philippe, évoquant l’attentat de Marseille -commis par un ressortissant tunisien – et citant les défis "sécuritaire", "démocratique", "démographique" et "migratoire".
"Face à ces défis, une réponse: celle du développement économique (…) Si l’économie pouvait résoudre tous les problèmes, cela se saurait. Mais elle est un préalable, un prérequis", a souligné le Premier ministre français.
"Sans développement économique, sans croissance, sans emploi, sans débouché, que reste-t-il ? Le départ, l’exil, le déracinement", a-t-il fait valoir, en allusions aux nombreuses crises migratoires qui se rejoignent en mer Méditerranée.
Edouard Philippe a aussi salué "l’espoir" qu’"incarne" la Tunisie dans sa transition démocratique, formulant le voeu que "l’exemple tunisien serve d’inspiration", comme l’avaient déjà fait ses prédécesseurs sous le quinquennat de François Hollande.
"Alors oui, c’est difficile. On sait que la Tunisie a des ennemis, en particulier le terrorisme islamiste qui s’oppose à la démocratie, ici comme en Europe et partout dans le monde. La Tunisie a été marquée par les épreuves", a-t-il reconnu.
"Mais elle tient bon. Elle subit de fortes pressions à ses frontières, notamment en raison de la situation en Libye, mais la Tunisie tient bon là-aussi", a-t-il salué.
Après ce discours, M. Philippe, accompagné de quelques ministres français, devait s’entretenir avec le président tunisien Beji Caïd Essebsi, avant de présider le premier haut conseil bilatéral de coopération avec le gouvernement tunisien.
Avec AFP