"Je mène depuis plusieurs mois un dialogue avec le CFCM, notamment dans ses travaux de réforme. Je ne peux hélas que constater la frilosité du CFCM", a déclaré M. Castaner, à l’occasion d’un repas de rupture du jeûne du ramadan organisé dans la capitale alsacienne.
Le ministre de l’Intérieur a à l’inverse rendu un hommage appuyé au Conseil régional du culte musulman (CRCM) d’Alsace, "un modèle, un laboratoire d’idées", notamment via ses actions de prévention de la radicalisation et la création d’un conseil des imams d’Alsace.
Le CFCM avait dénoncé plus tôt dans la journée la "désinvolture à l’égard des musulmans de France" du ministre qui n’avait pas assisté à la rupture du jeûne du ramadan (iftar) organisée mardi soir à Paris.
"C’est la première fois depuis que le CFCM organise un iftar qu’un ministre de l’Intérieur (également chargé des cultes, ndlr) ne répond pas favorablement à notre invitation", avait déploré le délégué général de l’organisation, Abdallah Zekri.
En novembre, l’exécutif avait annoncé son intention de revoir la loi de 1905, afin de mieux organiser et encadrer le financement de l’islam en France.
L’une des principales mesures envisagées consisterait à transformer la gestion des mosquées pour qu’elles ne relève plus du régime des associations loi 1901 mais de celui des association loi 1905 qui permet davantage de contrôle.
Tout en souhaitant que "l’approche apaisée et constructive qui se bâtit ici à Strasbourg puisse être un exemple et une inspiration partout en France", M. Castaner a souligné que le régime du Concordat, en vigueur en Alsace où la loi de 1905 ne s’applique pas, constituait "un modèle très spécifique (qui) ne peut pas être étendu à d’autres cultes ou d’autres territoires", alors que des voix s’élèvent régulièrement pour demander son extension à l’islam.
M. Castaner a également écarté l’idée de créer une faculté de théologie musulmane au sein de l’université publique à Strasbourg, où existent des facultés de théologie catholique et protestante.
"Ma première conviction, c’est que la loi de 1905 est la pierre angulaire de la laïcité partout où elle s’applique en France", a ajouté le ministre mercredi soir.
Il a souligné la nécessité de "s’assurer que si la République ne s’immisce pas dans les cultes, aucun État étranger ne puisse le faire" et de veiller à ce que les cultes se dotent "de représentants réellement représentatifs".