À Genève, Hani Ramadan s’en prend aux « héros » du Thalys
Pour le directeur du Centre islamique de Genève, il ne s’agit que d’une manipulation tentant de rehausser le prestige de l’armée américaine.
Cette fois, le directeur du Centre islamique de Genève s’en prend aux décorés du Thalys dans La Tribune de Genève du 25 août. Il s’indigne du fait que ces Américains soient présentés comme des « héros » et qu’ils aient pu recevoir la Légion d’honneur « avant la fin de l’enquête ». Hani Ramadan en profite pour donner une leçon de déontologie aux médias. Selon lui, certaines publications auraient présenté le Marocain Ayoub El Khazzani comme un terroriste « avéré, avant même qu’on songe à le taxer de terroriste présumé ». « Cet événement va rehausser le prestige des militaires américains, passablement amoindri par les agissements d’une armée qui sème la mort à grande échelle depuis des décennies partout où elle se rend », écrit-il.
Petits-fils du fondateur des Frères musulmans
Hani et Tariq Ramadan sont les petits-fils d’Hassan al-Banna, le fondateur en Égypte en 1928 des Frères musulmans. Leur père, Saïd Ramadan, qui a épousé l’une des filles d’Hassan al-Banna, arrivé en 1958 à Genève, se présentait comme le leader de la confrérie en Europe. Après sa disparition en 1995, Hani a été préféré à Tariq Ramadan pour diriger le Centre islamique de Genève. Les frères Ramadan n’ont jamais reconnu officiellement leur appartenance à la confrérie. Toutefois, ils en sont très proches, Tariq Ramadan étant l’orateur vedette de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), la branche tricolore des Frères musulmans.
Commentant la tribune libre de Hani Ramadan, le quotidien suisse Le Temps , de Lausanne, écrit samedi sur son site que l’on aura reconnu là « le mouvement argumentatif privilégié des frères Ramadan, Tariq aussi bien que Hani. Il consiste à reprocher aux médias occidentaux de décontextualiser les faits et de ne pas en interroger la chaîne des causes ».