Mokhtar Belmokhtar a plusieurs surnoms : "Le borgne", parce qu’il a perdu un oeil, sans doute quand il combattait en Afghanistan ; "Mister Marlboro", parce qu’il est un grand trafiquant de cigarettes et pas seulement. Il est aussi surnommé "L’insaisissable", car depuis les militaires algériens essaient de le capturer. En vain.
C’est précisément en Afghanistan que ce seigneur de guerre a commencé sa carrière, "l’un des plus réputés du Sahara", selon Stephen Ellis, du Centre d’études africaines de Leyde aux Pays-Bas. A 19 ans, l’Algérien s’y rend pour suivre une formation de combat, conformément à ce qu’il raconte dans une interview en 2007.
En 1992, il revient dans son pays et c’est alors qu’il lance sa "carrière" de djihadiste: dans la guerre civile algérienne au sein du GIA (groupe islamique armé), puis dans le GSPC, le "Groupe salafiste pour la prédication et le combat", dont il est l’un des fondateurs. Avec ce dernier, il élargit son champ d’action dans différents pays du Sahel.
Puis, il rejoint logiquement Al-Qaïda et devient représentant de l’Aqmi. Les services secrets occidentaux le soupçonnent d’être impliqué dans l’enlèvement de 32 Européens en 2003. Il aurait également fait partie des négociateurs lors de la libération de deux Autrichiens en 2008 et de deux Canadiens en 2009.