Mohamed Hassad demande à la France de réparer une « injustice », Paris répond
Jugeant hier la décision de la France d’inscrire le Maroc sur la liste des pays à risque de ’ »totalement incompréhensible », le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad, a demandé au ministère français des Affaires étrangères de réparer cette « injustice ».
Le quai d’Orsay a déclaré ce vendredi que la « quasi-totalité du Maroc demeure en vert (« vigilance normale ») ». « Cette situation illustre la confiance que nous avons dans le fait que le Maroc est un pays dans lequel on peut se rendre sans difficultés », a affirmé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Giorgini, lors d’un point de presse.
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, s’est par ailleurs réuni ce matin avec les professionnels du tourisme, mécontents de la décision du Quai d’Orsay.
« Avant de déclasser le Maroc, il faudrait d’abord s’occuper du classement des risques en France", a-t-il ajouté cinglant. Pour le ministre, la décision de Paris est surprenante. « Nous sommes mieux que plusieurs pays européens, y compris la France ».
Cette arrestation, a-t-il souligné, montre que les services marocains sont « extrêmement vigilants et efficaces et que le Maroc est un pays sûr ». « En témoigne le nombre des arrivées des touristes français durant le mois de septembre dernier, largement supérieur à celui enregistré durant la même période de l’année précédente », a-t-il relevé.
M. Hassad a en outre indiqué que le quai d’Orsay avait été officiellement saisi, via l’ambassade du Maroc à Paris, "pour attirer l’attention sur cette injustice", tout en saluant l’attitude du président français, François Hollande, exprimée lors de l’inauguration la semaine dernière de l’exposition "Le Maroc contemporain" à l’Institut du Monde arabe à Paris.
"Le président de la république française est doté du bon sens. Même lui a fait l’éloge du Maroc, de sa stabilité et de sa sécurité. C’est un témoignage qui nous honore", a-t-il dit.
Les relations entre Paris et Rabat traversent des turbulences depuis février dernier et la coopération judiciaire entre les deux pays, suspendue par le Maroc, n’a toujours pas repris.