«M. Sellal est arrivé à la Cour suprême pour comparaître devant le juge d’instruction", souligne la chaîne publique A3, notant qu’il était soupçonné de "corruption".
L’ancien Premier ministre (2012 – 2017) figure parmi un groupe de 12 anciens hauts responsables du gouvernement poursuivi «pour des faits punis par la loi relative à la conclusion de marchés publics et de contrats contraires à la réglementation et les lois en vigueur», selon la Cour suprême.
La veille, L’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été placé en détention provisoire à l’issue de son audition par un juge d’instruction tandis que Abdelghani Zaalane, ex-ministre des Travaux publics, auditionné également mercredi, a lui été relâché sous contrôle judiciaire.
Depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika face à un mouvement de contestation inédit, la justice algérienne a placé en détention provisoire de puissants hommes d’affaires, la plupart soupçonnés d’avoir profité de leurs liens avec le chef de l’Etat déchu ou son entourage pour obtenir des avantages ou des marchés publics.
Après les relais financiers, "la justice s’attaque maintenant à l’aile politique du clan Bouteflika", a expliqué à l’AFP Rachid Grim, enseignant en Sciences politiques à l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP).
Mais les observateurs s’inquiètent d’une possible instrumentalisation de la justice, longtemps muselée, face à une corruption au grand jour.
"L’intérêt de ceux qui orientent les enquêtes est de plaire au peuple (…) Ils veulent convaincre le +hirak+ (mouvement) que les choses changent. Il y a aussi des règlements de comptes au sein du pouvoir", a précisé M. Grim.