Les bureaux de vote du Caire demeuraient relativement vides aux premières heures de la matinée, indiquant que les autorités ne parvenaient toujours pas à susciter la mobilisation dans une élection sans suspense qui devrait être remportée par l’ancien chef de l’état-major Abdel Fattah al Sissi.
Un bureau du quartier populaire de Choubra dans la capitale égyptienne n’avait vu passer aucun électeur peu après l’ouverture de ses portes, seuls des assesseurs, des soldats et des policiers se trouvant dans les locaux.
"Les gens se demandent ‘à quoi bon voter’ ? Personnellement, je sais que ma voix ne changera rien, donc je ne vote pas", explique Rachad Zeidan, 60 ans, tout en polissant le capot d’une luxueuse voiture dont il est le chauffeur pour une riche famille cairote dans le quartier huppé de Zamalek.
"Je ne vais pas voter non plus. C’est une élection tronquée. Nous savons que Sissi va gagner. Pour qui voulez-vous que je vote ?" s’interroge Hussein Hassanein, étudiant en droit de 24 ans.
Les opérations de vote réparties sur deux jours auraient dû s’interrompre mardi à 22h00 (19h00 GMT) mais elles ont été prolongées d’une journée pour permettre "au plus grand nombre possible" de s’exprimer, note la presse officielle.
"L’Etat cherche des électeurs", titre le quotidien privé Al Masri al Youm.
Cette décision de prolongation pourrait s’avérer une erreur stratégique si les Egyptiens ne répondent pas à l’appel des autorités et continuent de bouder les urnes.
Pour Sissi, artisan de la destitution du président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi en juillet dernier, les enjeux sont d’importance.
Un faible taux de participation péserait sur sa légitimité de nouveau chef de l’Etat arabe le plus peuplé, à la fois au Proche-Orient mais également sur l’ensemble de la scène internationale.