La diplomatie tunisienne mène actuellement d’intenses contacts par le biais de "nouveaux canaux" après l’apparition de ces indices, a déclaré le ministre à l’agence TAP.
Le chef de la diplomatie a appelé à faire preuve de "responsabilité et de prudence dans le traitement médiatique de ce dossier en vue d’éviter les interférences et en raison de la sensibilité de la situation".
En mai dernier, une commission rogatoire tunisienne en Libye avait confirmé la mort des journalistes Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari, enlevés depuis septembre 2014.
Un juge d’instruction dépêché en Libye avait indiqué, à son retour de cette mission, avoir auditionné deux témoins ayant étayé les aveux sur le rapt, la séquestration et l’assassinat des deux journalistes.
Le porte-parole du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale avait auparavant affirmé que des djihadistes arrêtés avaient reconnu l’exécution de Chourabi et Ktari, en compagnie des cinq membres d’une équipe d’une chaîne locale, dans la ville d’Ajdabya (Est).
Les autorités libyennes avaient admis ne pas pouvoir déterminer le lieu exact de l’enterrement des victimes, puisque l’endroit indiqué dans les aveux se situe près de la ville de Derna, où prolifèrent les groupes armés extrémistes.
L’affaire des deux journalistes suscite toujours un grand émoi en Tunisie, où le gouvernement a été critiqué pour son "inertie" et son "impuissance" sur ce dossier.
Les familles des deux victimes avaient, à maintes reprises, réitéré leur détermination à contrer les tentatives de clore le dossier et d’esquiver les responsabilités.
L’avocat des familles avait exigé de fournir "une preuve matérielle" sur leur assassinat, dont l’absence porte à croire que "l’affaire est beaucoup plus complexe et qu’elle serait en rapport avec le conflit en Libye, mû par divers intérêts politiques, personnels et de renseignement".