Face à une « alternance du repli », incarnée par la droite, Emmanuel Macron veut incarner une « alternance de l’espoir », croit savoir un député « macroniste » du premier cercle. À gauche comme à droite, cette (probable) candidature a été accueillie plutôt froidement mardi soir. « L’enjeu [pour 2017], c’est le rassemblement, c’est la cohésion », la gauche ne pouvant pas être au « rendez-vous » de la présidentielle « si elle n’est pas rassemblée », a prévenu le président de la République François Hollande, qui doit dire d’ici un mois s’il brigue un nouveau mandat en dépit de ses mauvais sondages. « C’est très embêtant », a de son côté constaté le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, mettant en garde contre le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour si elle part fragmentée à la présidentielle.
Inconnu du grand public il y a encore deux ans, l’ancien banquier de 38 ans a atteint en un temps record une notoriété et un niveau d’organisation enviables. Ses proches égrènent avec fierté les chiffres : près de 100 000 adhérents structurés en plus de 1 700 comités locaux, plus de 2,7 millions d’euros de dons, une cinquantaine de parlementaires conquis… Mais, après ce saut dans l’inconnu, le plus dur reste encore à faire pour l’ex-ministre. Parviendra-t-il à conquérir un espace politique ? à réunir ses parrainages ? à convaincre les parlementaires PS de le suivre malgré les menaces d’exclusion de leur parti ? Raillant le flou de ses propositions, de nombreux observateurs prédisent l’éclatement de la « bulle médiatique » Macron à partir du moment où il les aura mises dans le débat. Pour la presse de mercredi, Emmanuel Macron mise sur le « caractère transgressif » de sa démarche (Le Figaro) qui porte « un coup de marteau » supplémentaire à « la statue de François Hollande » (Les Échos).
(Avec AFP)