Présidentielle américaine: Clinton qualifie les électeurs de Trump de « pitoyables »
Hillary Clinton a qualifié la moitié des électeurs de Donald Trump de « pitoyables », suscitant la polémique aux Etats-Unis et provoquant la colère du milliardaire qui a dénoncé samedi le mépris de l’ancienne Première dame envers des « millions » d’Américains.
Cette fois, devant les caméras de télévision à l’occasion du "gala LGBT pour Hillary", l’ex-secrétaire d’Etat a ainsi dépeint, "en gros", 50% de l’électorat de l’homme d’affaires qu’elle affrontera le 8 novembre lors de la présidentielle.
"Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des pitoyables", a lancé l’ancienne chef de la diplomatie américaine sous les applaudissements de l’assistance. Avant de détailler.
"Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir".
La plupart de ces soutiens de Donald Trump sont, pour Hillary Clinton, "incorrigibles, mais heureusement ils ne sont pas l’Amérique", a-t-elle poursuivi.
Quant à la seconde moitié des électeurs du républicain, elle constitue "un panier rempli de personnes qui ont l’impression que le gouvernement les a laissées tomber, que l’économie les a laissées tomber, que personne ne s’intéresse à eux (…) et ils recherchent juste désespérément le changement".
Au fond, a-t-elle assuré avant de laisser le pupitre à la chanteuse Barbra Streisand, "peu importante d’où cela vient". "Ils ne croient pas à tout ce qu’il dit, mais il semble entretenir un semblant d’espoir que leurs vies seront différentes".
Une erreur ?
"Wow, Hillary Clinton a été TELLEMENT INSULTANTE envers mes supporteurs, des millions de personnes incroyables, qui travaillent dur. Je pense que cela va lui coûter cher dans les sondages!", a réagi Donald Trump dans un tweet samedi, à moins de deux mois de l’élection présidentielle.
"Pile au moment où Hillary Clinton dit qu’elle va démarrer une campagne positive, elle fait tomber son masque et révèle son vrai mépris pour les Américains ordinaires", a abondé Jason Miller, un responsable de la campagne du milliardaire, dans un communiqué.
La sortie d’Hillary Clinton a suscité de nombreux commentaires sur internet et le hashtag "BasketOfDeplorables" ("panier des pitoyables" en français) est devenu samedi matin la première "tendance" sur Twitter.
Le fils du magnat de l’immobilier, Eric Trump, très impliqué dans la campagne de son père, a également tweeté samedi la photo d’une immense salle remplie lors d’un meeting de Donald Trump, accompagné de ce commentaire: "Regardez ce +panier des pitoyables+ hier soir à Pensacola en Floride. Quelle horrible déclaration".
Un autre twitto, @ScottPresler, a publié une photo de trois personnes: "Ma famille. Lequel est pitoyable, Hillary? L’ancien combattant, la femme ou l’homosexuel. Tu nous insultes".
Outre les nombreuses réactions indignées des soutiens du milliardaire qui se déversaient sur la Toile samedi, certains commentateurs politiques commencent également à parler d’une sérieuse erreur de la part d’Hillary Clinton.
"A mon avis, c’est la mauvaise chose à dire", a par exemple tranché sur CNN Bob Beckel, qui se présente pourtant comme un anti-Trump.
"Le +panier de pitoyables+ de Clinton était une erreur", a également tweeté Matthew Dowd, analyste politique sur ABC News, qui estime toutefois que les conséquences dans les urnes ne devraient pas être significatives, au moment où les sondages président une course plus disputée qu’attendu pour la Maison Blanche.
Pour tenter d’apaiser la polémique, un porte-parole d’Hillary Clinton a lui aussi publié une série de tweets, dans lesquels il tente d’expliquer la démarche de celle qui veut devenir la première femme présidente des Etats-Unis.
"Elle a délivré un discours entier sur comment le mouvement alt right (droite de la droite, Ndlr) utilise la campagne (de Donald Trump) pour faire passer ses idées haineuses", avance Nick Merrill.
"Evidemment", tempère-t-il, "tous les supporteurs de Trump ne font pas partie de cette mouvance, mais tous ses responsables sont avec Trump".
(Avec AFP)