Tunisie: des chômeurs bloquent un important site de production de phosphates
La production de phosphates est de nouveau à l’arrêt à Metlaoui, un des principaux sites du bassin minier dans le centre de la Tunisie, près d’un mois après un blocage similaire par des diplômés au chômage, a indiqué samedi un responsable.
Selon lui, les manifestants, des diplômés des universités de la ville de Metlaoui, ont empêché les bus qui transportent les ouvriers de se rendre sur le site.
La CPG figure parmi les plus importants producteurs de phosphate au monde. Ses principaux sites se trouvent à Metlaoui, ainsi qu’à Redeyef, Om Laârayes et Mdhilla, dans le gouvernorat de Gafsa.
Cette entreprise publique est le principal employeur de la région, l’une des plus pauvres de Tunisie et qui avait été le théâtre dès 2008 d’une insurrection alors réprimée dans le sang par le régime de l’ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
"Nous manifestons à nouveau après l’échec mercredi des négociations (avec des hauts responsables) au ministère de l’Energie et des Mines" à Tunis, a affirmé Ahmad al-Jjdidi, qui coordonne le mouvement de protestation.
"Il y avait eu un accord avec les autorités régionales et centrales pour l’embauche de dizaines de chômeurs (parmi les manifestants) mais les listes ont été trafiquées après l’intervention de parties syndicales et de représentants de la société civile à Metlaoui", a accusé M. Jdidi.
A Mdhilla, des dizaines de chômeurs ont également bloqué les camions transportant le phosphate, selon des témoins et M. Houchetti a affirmé que la production sur le site était à l’arrêt depuis une semaine.
Fin août, le gouvernement s’était saisi de la question après des manifestations similaires. La CPG avait ensuite annoncé un concours pour l’embauche de centaines de diplômés, mais les manifestations ont récemment repris, certains chômeurs accusant la compagnie de ne pas les avoir convoqués au concours.
Cet été, les autorités avaient annoncé qu’en cinq ans, la production de phosphate avait chuté de 60%, une baisse coûtant à la Tunisie cinq milliards de dinars (environ deux milliards d’euros).
Source AFP