A quelques mois de la fin de son mandat à le tête des Nations unies, son secrétaire général Ban Ki-Moon effectue la première partie de sa visite dans la région du Maghreb qui le conduit à visiter la Mauritanie, l’Algérie et ses camps du Polisario à Tindouf. La seconde est programmée au mois de Juillet prochain au cours de laquelle il est prévu une rencontre avec le Roi du Maroc Mohammed VI à Rabat et probablement une visite conjointe à la ville emblématique de Laâyoune. Pour que ce grand périple maghrébin du chef de l’ONU soit couronné de succès, il faut que Ban Ki Moon puisse tenir un langage de vérité au leadership algérien. Ce discours doit avoir le mérite de dépeindre une réalité politique régionale pertinente plutôt que de persister à se retrancher derrière des mythes séparatistes et des fantasmes de gloire inassouvis.
Ban Ki-Moon doit profiter de ses rencontres avec la présidence algérienne et la direction du Polisario pour les inciter à accepter la seule offre politique réalisable pour la paix et la prospérité de la région, celle qui consiste à mettre en pratique la large autonomie proposée par le Maroc aux provinces du Sud. Cette offre fait non seulement l’unanimité au Maroc mais bénéficie d’une large adhésion de la communauté internationale qui y voit l’unique possibilité de sortie de crise d’un confit vieux de quarante ans. Les grandes puissances comme l’administration américaine de Barack Obama ou les pays de l’Union européenne ou les pays de la ligue arabe ou ceux du conseil de coopération du Golfe l’ont adoubé. D’autant que, pourra arguer Ban Ki-Moon, de larges franges de l’opinion algérienne commencent à manifester leur adhésion à cette solution marocaine.
Ban Ki-Moon doit convaincre Alger de se débarrasser de cette rhétorique qui date de la guerre froide, alors que le monde était encore divisé en deux blocs antagonistes dont la stratégie des uns et des autres était d’utiliser tous les atouts pour s’affaiblir mutuellement. Continuer à user de la carte du Polisario pour affaiblir le Maroc commence à devenir aussi anachronique que politiquement dangereuse. Ban Ki-Moon doit dire aux Algériens que cette stratégie, loin d’affaiblir le Maroc ou de porter un coup à son unité ou à son moral, n’a réussi qu’à maintenir l’ensemble de la région Nord africaine dans la division, la suspicion et la tension. Elle est par ailleurs parvenue à obérer les chances d’un vrai développement économique des pays du Maghreb. Les points du PIB perdus pour l’ensemble des économies de la région à cause du "Non-Maghreb", dû au blocage et à l’entêtement algérien, sont autant de points rouges et alarmants pour indiquer l’immense faillite de la stratégie de l’Algérie, du morcellement géographique à tout prix et du séparatisme ravageur comme seule ligne de conduite.
Pour muscler son argumentaire, Ban Ki-Moon doit évoquer avec ses interlocuteurs algériens les immenses projets économiques structurants lancés par le Maroc dans ses provinces du Sud et qui sont autant d’indicateurs que cette région du Sahara marocain est déjà en train de forcer son destin et se projeter dans l’avenir pour sortir de l’isolement et du Sous-développement.
Par ailleurs, à cause de cette instabilité sécuritaire qui menace l’ensemble de la région du Sahel, conjugué au chaos libyen et l’effervescence terroriste dans le sud algérien, Ban Ki Moon doit expliquer à Alger que continuer à entretenir des camps de réfugiés et à armer ses habitants est une stratégie dangereuse pour la paix et la stabilité de la région. Des organisations terroristes, qui ont pour seul agenda de semer la terreur et le chaos dans la région, rôdent autour, attendant l’occasion de coaguler la frustration et l’amertume des jeunes sahraouis élevés dans la violence et la confrontation. Ces camps de séparatistes, des prisons à ciel ouvert, devenus pour certains apparatchiks sahraouis une usine à produire des bénéfices en détournant l’aide humanitaire internationale, sont autant de terroirs, de milieux incubateurs pour que cette idéologie de le terreur puisse prendre racine, se renforcer et menacer de chaos l’ensemble de la région.
Pour toutes ses raisons, Ban Ki Moon doit inviter L’Algérie, partie prenante indéniable de ce conflit, à ouvrir un canal de négociation direct avec le Maroc pour organiser le rapatriement collectif des réfugiés sahraouis de Tindouf, libérer leurs directions du serment de guerre, d’affrontement et d’animosité à l’égard du Maroc. Ban Ki-Moon peut promettre au nom des nations unies de tout mettre en œuvre pour veiller à la stricte application de la large autonomie aux provinces saharienne proposée par le Maroc. Cela passera forcément par l’ouverture de frontières qui marque le début d’une normalisation des rapports entre deux pays voisins que logiquement rien ne doit séparer.