La capacité de financement de l’économie espagnole en pourcentage du PIB a atteint en 2023 son maximum historique depuis 1995, grâce à l’amélioration de la balance commerciale et l’évolution positive des services, du tourisme et d’autres secteurs ayant battu des records de recettes.
Pour 2024, l’exécutif espagnol qui tablait sur une croissance de 2 % jusqu’à présent, prévoit désormais une accélération de 2,4% du PIB, tout en envisageant de ramener le taux de chômage sous la barre des 9 % en 2027.
Expliquant les raisons derrière ces nouvelles prévisions, le ministre de l’Économie, Carlos Cuerpo, évoque les bons chiffres de l’économie espagnole depuis le début de l’année, portée notamment par « deux moteurs principaux », « les exportations et les investissements ».
« Nous avons une croissance équilibrée, avec une contribution positive de la demande intérieure et du secteur étranger. Et nous voyons que les investissements vont augmenter de manière significative cette année, avec des taux proches de 4% ou plus », détaille-t-il.
Dans le cadre de ses nouvelles prévisions macroéconomiques, le gouvernement a retenu une hypothèse de croissance de 2,2% en 2025, avec une nette baisse du chômage prochainement, grâce à la création de « plus d’un million d’emplois » entre 2024 et 2025.
Lors d’une conférence organisée jeudi par la Fondation Alternative, le responsable gouvernemental a considéré comme déterminant le fait que le taux de jeunes qui ne travaillent pas et n’étudient pas soit passé de 12,5 % en 2018 à 9,9 % actuellement.
Pour les années 2026 et 2027, le tableau macroéconomique indique une croissance de 2 %, grâce à l’impulsion de la demande intérieure, en particulier de l’investissement, et, dans une moindre mesure, du secteur extérieur, une performance qui se maintient tout au long de la période.
« L’économie espagnole traverse l’un de ses meilleurs moments. Nous enregistrons record sur record », s’est ainsi réjoui le chef du gouvernement Pedro Sánchez, en affirmant mercredi devant les membres du Congrès que l’Economie espagnole est devenue un « moteur de l’économie européenne ».
Cette vision positive de l’économie espagnole est d’ailleurs partagée par l’ensemble des organismes économiques internationaux, qui ont revu à la hausse leurs prévisions pour l’Espagne ces dernières semaines, saluant la capacité de résilience du pays dans un contexte international pourtant compliqué.
Le FMI prévoit ainsi une croissance de 2,4% cette année et de 2,1% en 2025. La Banque d’Espagne, pour sa part, s’attend à une hausse de 2,3% en 2024 et de 1,9% l’année prochaine.
En réalité, cette situation favorable de l’économie espagnole était largement prévisible après la pandémie de Covid-19. Le FMI souligne que les signes d’une reprise économique se multiplient, en particulier dans le secteur du tourisme.
D’après les données publiées récemment par le ministère du tourisme, 41 millions de touristes étrangers pourraient visiter l’Espagne durant la période estivale, après les 33 millions enregistrés durant les cinq premiers mois de l’année.
Et si ces prévisions se confirment, « le produit intérieur brut touristique » de l’Espagne « dépasserait pour la première fois les 200 milliards d’euros » cette année, ce qui « porterait la contribution du tourisme à l’économie espagnole à 13,2% », d’après l’organisation patronale Exceltur.
L’an dernier, le pays a ainsi enregistré une croissance de 2,5%, bien supérieure à la moyenne de l’Union européenne (0,4%). Et cette tendance s’est poursuivie au premier trimestre avec une hausse du PIB de 0,8%, deux fois plus élevée que la prévision de la Banque d’Espagne.
Ainsi, l’Espagne, qui voit sa prévision relevée de 0,5 point de pourcentage, avec une croissance attendue à 2,4% après avoir atteint 2,5% en 2023, entend bien devenir le nouveau maillon fort de l’économie européenne.