Le danger lié aux débris spatiaux et objets proches de la terre, sous la loupe d’experts à Marrakech
Initié sous le thème « Météorologie de l’espace, débris et objets proches de la terre », par l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM), cet événement scientifique dont les travaux se poursuivront durant une semaine, offre aux participants une plateforme d’échange autour de la préoccupation croissante que représentent les débris spatiaux et les objets proches de la terre dans le domaine de l’exploration spatiale.
« Les jeunes étudiants marocains expriment un intérêt croissant pour les sciences spatiales, notamment l’astrophysique qui se penche sur le danger posé par les débris spatiaux et les objets proches de la terre, qui constituent une menace importante pour les satellites et les engins spatiaux », a souligné le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, dans une allocution par visioconférence.
Mettant en exergue l’importance de mutualiser les efforts des chercheurs du monde entier pour répondre aux défis posés par les débris spatiaux et les objets proches de la terre, le ministre a préconisé la déclinaison des résultats de recherches à travers les formations académiques et la vulgarisation davantage de l’astrophysique pour partager les connaissances.
Dans ce sens, M. Miraoui a salué les efforts consentis par les différents acteurs de l’écosystème scientifique, notamment l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden, qui œuvre, en partenariat avec différents collaborateurs, pour mieux comprendre ces phénomènes et leurs impacts potentiels sur les activités humaines dans l’espace.
Pour sa part, le Directeur Général du Centre Royal de Télédétection Spatiale, Driss El Hadani, a indiqué que l’astrophysique constitue un élément fondamental pour le développement de la recherche scientifique et de la formation, et un outil efficace de prise de décision, notant que le Royaume « a franchi des étapes importantes dans le développement des sciences spatiales ».
Dans ce sens, M. El Hadani a mis en exergue l’importance de la coopération internationale en termes de renforcement des capacités, louant au passage, le rôle de l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden dans le développement de l’astrophysique, notamment les aspects relatifs à la durabilité et à la sécurité des activités spatiales.
De son côté, M. Mohamed Sharif, Conseiller au Secteur des Sciences et de la Technologie à l’Organisation du Monde Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Cuture (ICESCO), a appelé les parties prenantes concernées par la technologie des sciences spatiales à renforcer davantage leur coopération pour explorer ensemble l’avenir des sciences de l’espace, soulignant la nécessité d’encourager les investissements en matière des sciences spatiales, tout en incitant les jeunes à prendre part aux différentes activités scientifiques liées à ce domaine.
« L’ICESCO estime que le renforcement des capacités des jeunes issus des pays membres dans le domaine de la technologie des sciences spatiales est très important », a-t-il affirmé, se félicitant de la coopération fructueuse scellée avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden.
Dans une déclaration à la MAP, M. Zouhair Benkhaldoun, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM) relevant de UCAM et directeur de l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden, a indiqué que les débris et les géocroiseurs « constituent un risque pour la terre. L’idée est d’initier les chercheurs à cette problématique et voir quelles sont les solutions à proposer pour prévenir les risques ou au moins les connaitre à l’avance ».
Dans le même sillage, M. Benkhaldoun, a indiqué que cet événement va permettre aux étudiants d’en savoir plus sur ce volet scientifique à travers des cours théoriques et l’analyse des images satellitaires pour essayer d’extraire les éléments orbitaux des satellites qui sont envoyés.
Pour leur part, nombre d’étudiants en provenance des quatre coins du monde ont exprimé leur fierté de prendre part à cet événement scientifique important, qui leur offre l’occasion de débattre des risques engendrés par les débris spatiaux pour la terre, qu’ils soient naturels ou générés par l’Homme et qui sont en relation avec l’environnement proche de la terre.
Cet événement scientifique comprend une visite guidée à l’Observatoire Astronomique d’Oukaïmeden et une série de conférences scientifiques portant sur plusieurs thématiques, notamment « Un aperçu de l’état actuel des débris spatiaux », « la surveillance spatiale des satellites artificiels », « les stratégies de surveillance de la ceinture de satellites géostationnaires avec des capteurs électro-optiques », « un aperçu des NEOs et de leur impact sur la terre » et « la caractérisation physique des astéroïdes géocroiseurs à l’aide d’installations terrestres ».
Les organisateurs de cette nouvelle édition de l’école (OISA) ont prévu également des sessions pratiques qui aborderont des questions en rapport avec « le traitement d’images de débris spatiaux », « l’identification des satellites artificiels », « l’optimisation de l’observation des orbites de satellites et des débris spatiaux avec des télescopes optiques », « la détection et caractérisation des NEOs dans les images d’OWL-Net », « la détermination des éléments orbitaux et de la période de rotation des NEOs », « la gestion des données météorologiques spatiales », ainsi qu’avec « la détection de météores ».
Au terme des travaux de cette Ecole Internationale d’Astrophysique d’Oukaïmeden, les participants seront invités à une excursion guidée, avec au menu la recherche de fossiles dans les montagnes d’Oukaïmeden.