Dans un communiqué, l’ONG fait état de « l’expulsion collective par les autorités tunisiennes de plusieurs centaines de migrants et demandeurs d’asile africains », depuis le 2 juillet courant, vers une zone frontalière entre la Tunisie et la Libye.
« Les migrants africains et les demandeurs d’asile, y compris des enfants, sont désespérés de sortir de la zone frontalière dangereuse et de trouver de la nourriture, des soins médicaux et la sécurité », a alerté HRW.
Et d’appeler le gouvernement tunisien à « mettre fin aux expulsions collectives et permettre d’urgence l’accès humanitaire » à ces personnes qui ne disposent que « de peu de nourriture et d’aucune assistance médicale ».
Centre économique et industriel, la ville de Sfax au sud de la Tunisie a été le théâtre de violents affrontements entre les migrants africains et la population locale qui réclamait leur départ, après la mort d’un jeune tunisien dans des heurts au début de la semaine.
En février dernier, un discours prononcé par le président Kais Saied, a provoqué un tollé au niveau local et international, eu égard aux propos jugés « violents » et « racistes » à l’égard des migrants d’Afrique subsaharienne.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, Saied avait prôné des « mesures urgentes » contre l’afflux des migrants de nationalités subsahariennes dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes », ce qui a suscité une vague d’indignation de la part d’organisations de défense des droits de l’Homme.
Plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire et le Mali ont organisé des opérations de rapatriement de leurs ressortissants en Tunisie, suite à la multiplication d’agressions et de l’hostilité à l’encontre de la communauté subsaharienne sur fond d’un discours officiel qualifié de « raciste ».